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Orge, maïs, blé... Les cultures de céréales ravagées par la grêle

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Les violents orages survenus ce week-end en France ont détruit des cultures de céréales. Les agriculteurs touchés déplorent des pertes de plus de 80%.

De violents orages ont traversé la France ce week-end. La grêle a ravagé des champs entiers, hachant notamment les vignes et les cultures de céréales. Maïs, blé, orge... Selon Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, plus de 40 départements ont été touchés par la grêle. Les dégats vont de la Bretagne, au Gers, en passant par les Landes.

Nicolas Chaussier, céréaliers dans Yvelines, assure avoir perdu 95% de sa production de blé samedi. La grêle a tout ravagé en seulement 30 minutes.

"C'est de la folie. Un mauvais rêve, un cauchemar", témoigne-t-il au micro de BFMTV.

Son blé était destiné aux coopératives agricoles, qui le revendent ensuite aux meuniers.

Même constat dans les Deux-Sèvres. Sur 10 hectares de céréales, 80% ont été détruits par la grêle, affirme Mickaël Chalon, agriculteur à Louzy. "Neuf mois de boulot envolés en 10 minutes", déplore-t-il auprès de TF1.

"Les aléas climatiques seront de pire en pire. Il faut faire face. Mais si l'Etat ne nous aide pas, c'est foutu", ajoute Mickaël Chalon.

Peu d'agriculteurs assurés

En France, très peu d'agriculteurs sont assurés contre les aléas climatiques. "Seuls 30% des céréaliers et des viticulteurs", affirme au Parisien Christiane Lambert. Des contrats jugés trop chers, pour un taux de couverture trop faible.

Par ailleurs, l'assurance récolte est incompatible avec le dispositif de calamité agricole mis en place par l'Etat notamment après le gel de 2021. Les agriculteurs couverts en partie par leur assurance, n'avait pas pu en bénéficier, obligeant le gouvernement à mettre en place une indemnisation complémentaire.

Le nouveau ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé une série de mesures pour soulager les exploitations touchées. Il a promis de faire "du cas par cas" pour regarder le dossier de ceux qui étaient assurés, et de ceux qui ne l'étaient pas.

"On va activer très rapidement les dispositifs qu'on connaît, comme l'allègement des charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti, ce sont des éléments classiques qu'on connaît", a-t-il détaillé à Saint-Quentin-de-Caplong (Gironde), promettant aussi de "regarder aussi les dispositifs qui peuvent être pris dans le cadre des calamités agricoles".

Le successeur de Julien Denormandie a également ouvert la porte à une prolongation de certains prêts garantis par l'Etat.

Pas de risque de pénurie

Aucune pénurie n'est toutefois à craindre. "En France, sur deux tonnes produites sur le territoire, on en exporte une. Nous aurons toujours cette tonne qui sera présente, cela va seulement affecter l'export de céréales", assure Damien Greffin, président de la FRSEA Île-de-France.

Mais les intempéries vont aggraver la situation dans laquelle se trouve l'Europe, alors que le blé est devenu une arme géopolitique.

"Le prix du blé est influencé par la géopolitique et la météo. La grêle survenue ces derniers jours va forcément avoir un impact sur les volumes produits en France et donc, sur la hausse des courts du blé", prévient Arthur Portier, consultant au cabinet Agritel.

L'Ukraine était en 2018 le 5e producteur mondial de maïs, le 8e producteur de blé, le premier producteur de tournesol, le troisième producteur de sarrasin. Au global, dans le monde, 12% des exportations de céréales viennent d'Ukraine.

Vladimir Poutine a quasiment la main sur les exportations de céréales ukrainiennes, et se dit prêt à aider à surmonter la crise alimentaire seulement si les sanctions contre Moscou sont levées.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech