Les agences bancaires veulent élargir leurs horaires d'ouverture

LCL a expérimenté en octobre 2018 et pour trois mois, l’ouverture jusqu’à 20 heures de neuf de ses agences, à Paris et en région. - AFP
"Dans les villes, la majorité des commerces de proximité ferment de plus en plus tardivement alors que les banques ont en moyenne une amplitude horaire de 9h à 17h avec une interruption en milieu de journée" : ce constat sans appel émanait récemment... d'une banque.
C'était l'argument avancé il y a un an par LCL (ex-Crédit Lyonnais) pour présenter le lancement mi-octobre 2018 d'un test qui a duré trois mois. La filiale du groupe Crédit Agricole a ouvert jusqu’à 20 heures quelques agences dans plusieurs grandes villes de France (Reims, Lyon, Bordeaux, Marseille, Montpellier, Caen, Rouen et Paris).
L'expérience fut circonscrite à neuf de ses agences, quatre soirs par semaine, tout en maintenant leur ouverture le samedi. Pour la banque, l'enjeu était d'attirer le chaland en tirant la fréquentation de ces agences à la hausse matérialisé par un objectif affiché de quatre rendez-vous supplémentaires par semaine dans ces agences. Selon le quotidien Le Monde, LCL fait aujourd’hui savoir qu’elle est encore en train de tirer le bilan de cette expérimentation.
BNP Paribas consulte les syndicats
D'autres banques réfléchissent à l'élargissement de leurs horaires d'ouverture à commencer par BNP Paribas qui envisage des amplitudes jusqu’à 19h, pour certaines agences franciliennes. La banque a commencé avant l'été la consultation des syndicats des salariés concernés. Un processus indispensable pour faire "passer la pilule" d'une modification qui aura un impact sur le quotidien les conditions de travail de salariés peu habitués à quitter tard leurs agences.
La CFDT des agences parisiennes valide actuellement auprès de ses mandants les modifications d’horaires d’ouverture des agences qui auront recueilli un avis favorable unanime des équipes. Pour ce syndicat, la banque vise surtout, par ce moyen, "à augmenter le business et développer le parc de clients" alors que le syndicat considère que "c'est en améliorant les process et l’organisation que BNP Paribas gagnerait des parts de marché."
La réduction lente et inexorable du nombre d'agences
Ces mutations en cours s'effectuent avec dans un contexte de réduction du nombre d'agences bancaires. Alors que l'Hexagone comptait encore plus de 36500 agences fin 2018, soit plus qu'aucun autre grand pays d'Europe comparable (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Espagne), les grandes banques traditionnelles (LCL, Société Générale, BNP Paribas) ont accéléré récemment leur plan de fermeture d'agences justifier par la transformation numérique de leur métier, la concurrence des banques en ligne et les taux d'intérêt très bas qui laminent leur marges et les obligent à chercher des économies.
La Société Générale envisage par exemple de se limiter à 1700 points de vente en 2020, contre un peu plus de 2000 fin 2017 (-15%). De son côté, LCL prévoit de fermer 80 à 110 agences supplémentaires entre 2019 et 2021.