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Le taux d'emprunt français à 10 ans au plus haut depuis juin 2012

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Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Etat français a atteint lundi un plus haut depuis dix ans sur le marché de la dette.

Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Etat français a atteint lundi un plus haut depuis dix ans sur le marché de la dette, dans le sillage de la victoire de l'extrême-droite aux législatives italiennes, qui apporte plus d'incertitudes concernant les perspectives en zone euro.

Le rendement de la dette française à dix ans a atteint 2,71% vers 13h30, un niveau plus vu depuis le 29 juin 2012 (2,72%). Ce nouveau sommet intervient le jour où le gouvernement français présente un projet de budget 2023 contraint par la dette.

Les taux d'emprunt à 10 ans de plusieurs autres pays de la zone euro ont également grimpé lundi à des niveaux qui n'avaient plus été vus depuis une dizaine d'années. Le rendement de l'obligation de l'Etat italien à dix ans a touché un plus haut depuis octobre 2013 à 4,52%, et celui de l'Allemagne à même échéance a connu un sommet à 2,12%, un record depuis décembre 2011.

Victoire de Giorgia Meloni

Depuis le début de l'année, les taux d'emprunt des Etats de la zone euro montent très rapidement en raison du durcissement de la politique de la Banque centrale européenne (BCE), qui tente de lutter contre une inflation qui a atteint 9,1% sur un an en août dans la zone. Cette hausse risque cependant d'aggraver la situation économique du Vieux Continent, dont l'économie est déjà menacée par la flambée des prix de l'énergie.

"Ne manquait plus que le risque politique, qui est venu s'ajouter ce week-end" à ce "cocktail des plus déplaisant", se désespèrent les analystes du gestionnaire d'actifs Apicil dans une note. Le parti post-fasciste Fratelli d'Italia a recueilli un peu plus d'un quart des voix selon les dernières estimations, permettant à sa cheffe Giorgia Meloni de revendiquer la direction du prochain gouvernement.

"La plus grande inquiétude des investisseurs concernant Meloni est de savoir si le nouveau gouvernement italien d'extrême droite s'écartera des réformes mises en place par Draghi, qui ont permis à l'Italie d'obtenir le soutien de l'UE", réagit Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

J. Br. avec AFP