L'inflation, "premier défi" du gouvernement: Bruno Le Maire lance la bataille du pouvoir d'achat

Reconduit à Bercy par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, Bruno Le Maire aura fort à faire dans les prochains mois pour préserver le pouvoir d'achat des Français sur fond de retour de l'inflation.
"L'inflation est évidemment notre premier défi", a reconnu le ministre de l'Economie ce samedi lors de la traditionnelle passation de pouvoir. Avant de marteler que "notre priorité avec Elisabeth Borne sera la protection des Français" face à la hausse des prix.
Bruno Le Maire a toutefois assuré que le gouvernement précédent a "pris très vite la mesure du risque inflationniste":
"Nous avons anticipé. Dès octobre 2021, nous avons mis en place un bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz qui nous permet aujourd’hui d’avoir le taux d’inflation le plus faible de la zone euro. Une inflation à près de 5% c’est toujours trop. (...) Mais je rappelle qu’elle est à près de 8% en Allemagne, près de 9% en Espagne et plus de 11% aux Pays-Bas", a-t-il dit.
Un projet de loi sur le pouvoir d'achat à venir
Le gouvernement promet malgré tout de faire plus: "Dès demain nous allons donc nous atteler (...) à la préparation du projet de loi sur le pouvoir d’achat", a poursuivi le locataire de Bercy, affirmant mesurer "à quel point l''augmentation générale des prix pénalise tous les Français".
Bruno Le Maire a par ailleurs indiqué qu'il recevra "dès lundi les acteurs économiques pour étudier avec eux comment ils peuvent aussi participer à la protection des Français contre la hausse des prix, que ce soit par la prime Macron, par les salaires, ou par des engagements de filière".
"La maîtrise des comptes publics fait partie de l'ADN de notre majorité"
Pour contrer la flambée des prix liée notamment à la guerre en Ukraine, le précédent gouvernement a déjà dépensé 26 milliards. Un budget rectificatif, qui doit inclure des mesures de pouvoir d'achat (augmentation générale des fonctionnaires, chèque alimentaire, revalorisations des retraites et des minima sociaux notamment), sera présenté après les élections législatives des 12 et 19 juin.
Malgré ces nouvelles dépenses qui s'annoncent, "la maîtrise des comptes publics fait partie de l'ADN de notre majorité", a dans le même temps affirmé Bruno Le Maire. "Les dépenses que nous engageons" pour le pouvoir d'achat "ne nous empêcheront pas de respecter les engagements du président de la République sur la baisse de la dette publique et la réduction des déficits". Un défi de taille puisque le déficit était encore de 6,5% du PIB fin 2021 et la dette publique de 112,9%, du fait de la crise sanitaire liée au Covid-19.