Guerre en Ukraine: pas de risque de récession en France selon la Banque de France

Malgré ses conséquences sur les prix et l'activité, la guerre en Ukraine devrait avoir un effet limité sur la croissance en France, estime la Banque de France. En tout cas, bien plus limité que la crise du covid qui a mis l'économie sous cloche pendant plusieurs mois.
"Comme c'est un choc moins lourd, ça ne justifie pas un retour au 'quoi qu'il en coûte'", a expliqué son gouverneur, François Villeroy de Galhau sur France 2 ce jeudi. En dépit de la progression de l'inflation et de la réduction de la croissance qui devraient découler de ce choc négatif, le responsable "ne croi(t) pas" qu'il existe un risque de récession.
Selon l'Insee, le PIB devrait ainsi croître de 0,3% au premier trimestre.
Une croissance amputée de 0,5 à 1,1 point
La croissance française devrait néanmoins être amputée en 2022 de 0,5 à 1,1 point de pourcentage par rapport à ce qui se serait produit sans le conflit, estime l'institution. Le produit intérieur brut (PIB) français progressera de 3,4% si le prix du pétrole s'établit en moyenne sur l'année à 93 dollars, mais de seulement 2,8% si ce prix atteint 119 dollars. Sans la guerre, la croissance aurait été de 3,9%, estiment les économistes de la banque centrale.
Le directeur général de la Banque de France Olivier Garnier a précisé lors d'une conférence de presse que les deux scénarios étaient "possibles", ajoutant qu'il était incapable "de dire lequel est le plus probable" et qu'il pourrait y en avoir d'autres. La Banque de France n'a ainsi pas calculé l'effet qu'aurait un arrêt des fournitures de gaz et de pétrole russes.
Pour le cabinet Astarès, "l’impact de la guerre en Ukraine devrait plutôt se faire sentir sur le deuxième trimestre. Cependant, les exportations ne retrouveraient pas leur niveau d’avant la crise sanitaire ce trimestre, à l’inverse des importations qui sont déjà nettement supérieures".
Pas d'impact des nouveaux confinements en Chine
Par contre, face à la hausse des prix (+4,2% prévu en mars par l'Insee), la consommation des ménages se contracterait de -0,5% au premier trimestre.
Reste la question des nouveaux confinements en Chine. "La reprise de l’épidémie de Covid-19 en Chine, qui a entraîné de nouveaux confinements, ne devrait pas avoir à ce stade d’impacts significatifs sur l’économie française. Si l’on pose comme hypothèse que 50 millions de Chinois seront confinés pendant un mois, il en résulterait une perte de PIB en Chine d’environ 0,2%. Sachant que la France a exporté, en 2021, pour environ 24 milliards d’euros vers la Chine, l’impact des confinements sur les exportations françaises serait inférieur à 100 millions d’euros, soit un montant marginal par rapport aux 500 milliards d’euros d’exportations françaises annuelle", analyse Astarès.