Grève des douaniers: la discussion doit continuer pour Darmanin

"Nous avons augmenté de 700 le nombre de douaniers pour faire face à un Brexit +hard+ le 29 mars s'il devait avoir lieu." a rappelé Gérald Darmanin. - Eric Piermont - AFP
En "grève du zèle" depuis début mars, les douaniers poursuivent leur mouvement après le rejet de l'enveloppe de 14 millions d'euros proposée mardi. "Ce matin, le directeur générale des douanes reçoit de nouveau les syndicats", a déclaré le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin interrogé sur France Info sur l'état des discussions avec les douaniers, qui dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail à l'approche du Brexit.
"Il est normal que dans cette situation particulière, les syndicats essayent d'obtenir des choses qu'ils n'ont pas obtenues auparavant", a estimé Gérald Darmanin, en référence à la sortie du Royaume-Unis de l'Union européenne. "On doit continuer de discuter avec eux."
Le ministre a toutefois rappelé que l'Etat se trouvait en situation "de déficit", avec une "dette publique importante", et avait déjà fait des efforts en prévision du Brexit: "Nous avons augmenté de 700 le nombre de douaniers pour faire face à un Brexit +hard+ le 29 mars s'il devait avoir lieu."
Des perturbations sur le site d'Eurotunnel
Les agents des douanes, qui réclament l'augmentation de l'allocation complémentaire qui leur est versée mais aussi une hausse des effectifs, ont renforcé depuis début mars les contrôles aux frontières, entraînant des temps d'attente importants afin de protester contre leurs conditions de travail. A 9h jeudi, une file de poids lourds patientait à l'arrêt sur 4 kilomètres sur l'A16 en direction du site d'Eurotunnel, créant une "remontée de poids lourds" sur six km supplémentaires et créant ainsi de "forts ralentissements", selon la préfecture du Pas-de-Calais.
Quelque 730 poids lourds stationnaient eux dans les zones de stockage mises en place à Setques sur l'A26 et Saint-Folquin sur l'A16. Et des mesures de déviation et de déroutage étaient toujours mises en place pour les camions de plus de 7,5 tonnes en provenance de la Belgique.
Pour mettre fin à cette "grève du zèle", le ministère a proposé mardi une enveloppe de 14 millions d'euros, financée sur le budget de Bercy. Ce geste a été jugé insuffisant par les syndicats de douaniers, qui ont décidé de poursuivre leur mouvement.
Sur France info, Gérald Darmanin a dit comprendre les inquiétudes liées au Brexit tout en appelant à "éviter de dire des contre-vérités". "Par exemple, la grève du zèle touche les camions qui arrivent dans la région des Hauts-de-France" pour aller "en direction de l'Angleterre".
Or "il n'y aura pas de files de camions sur les autoroutes françaises puisque nous n'allons pas contrôler les camions qui vont en Angleterre: ce sera le travail des Anglais. Nous, nous allons contrôler les camions qui viennent de l'Angleterre", a-t-il souligné.