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Avec la vague Omicron, la croissance française ralentit au premier trimestre, l'inflation accélère

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Le PIB tricolore devrait progresser de 0,3% au premier trimestre, avant d'accélérer à nouveau, à +0,6% au deuxième selon les projections de l'Insee. De son côté, l'inflation en glissement annuel devrait se situer entre 3% et 3,5% dans les prochains mois.

La vague Omicron n’aura pas été totalement indolore pour l’économie française. Selon la note de conjoncture de l’Insee publiée ce mardi, l’activité économique tricolore devrait continuer de progresser au premier trimestre 2022 mais en ralentissant, à +0,3% (par rapport au trimestre précédent) après +0,7% au quatrième trimestre 2021.

En cause, la persistance de tensions géopolitiques qui continuent de faire pression sur les prix de l’énergie et la mise en place de nouvelles mesures sanitaires pour freiner la dynamique épidémique (jauges, télétravail obligatoire, protocole scolaire, prolongation de la fermeture des discothèques, pass vaccinal, etc.). A cela s’ajoute un accroissement de l’absentéisme en entreprise lié à l’explosion des contaminations. Fort heureusement, les conséquences économiques de la vague Omicron devraient être "circonscrites" et "essentiellement temporaires", relève l’Insee, rappelant que les restrictions en vigueur sont déjà en train d’être levées.

Résultat, la croissance devrait de nouveau accélérer au deuxième trimestre, à +0,6%, avec un rebond significatif de la consommation. A cette date, le PIB français serait 1,8% supérieur à son niveau du quatrième trimestre 2019 (+1% fin 2021) sans pour autant retrouver le niveau qu’il aurait atteint si la France avait prolongé sa trajectoire pré-crise. A noter par ailleurs que l’acquis de croissance mi-2022 est estimé à 3,2% par l’Insee. Autrement dit, l’activité économique rebondirait de 3,2% sur l’ensemble de l’année si la croissance était nulle au troisième et quatrième trimestres.

L'inflation progresse encore

L’inflation, elle, devrait poursuivre sa dynamique au premier semestre 2022. "Les augmentations passées des prix de production se répercuteraient partiellement et progressivement sur les prix à la consommation, en particulier ceux des produits alimentaires et des produits manufacturés", souligne l’Insee. Les cours du pétrole devraient quant à eux continuer à augmenter sur fond de fortes tensions géopolitiques.

Après +2,9% en janvier sur un an, l’indice des prix à la consommation devrait s’élever à 3,3% en février et rester entre 3% et 3,5% au moins jusqu’à la mi-2022. Les mesures de "bouclier tarifaire" annoncées par le gouvernement (gel des prix du gaz, limitation de la hausse de l’électricité) vont toutefois permettre de contenir l’inflation qui, en leur absence, aurait été rehaussée d’au moins un point de pourcentage en février, selon l’institut de la statistique.

Les difficultés d’approvisionnement s’amenuisent, celles du recrutement se renforcent

Les difficultés d’approvisionnement liées à la forte reprise de la demande mondiale au second semestre 2021 devraient progressivement s’atténuer en ce début d’année 2022. En janvier, 35% des entreprises industrielles disaient encore rencontrer ces difficultés. Un niveau toujours élevé mais en baisse de dix points par rapport à octobre 2021.

En revanche, les difficultés de recrutement atteignent "des niveaux records", note l’Insee alors que l’emploi a rebondi plus rapidement que prévu. Plus de six entreprises manufacturières sur dix (61%) mentionnent encore ces difficultés, contre 30% en moyenne sur longue période. Elles sont également 54% dans les services à être confrontées à cette situation (contre 29% en moyenne) et 77% dans le bâtiment (contre 59%).

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco