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Le président du Sénat balaie la taxe Zucman, une "illusion" qui "ne passera pas le barrage du Conseil constitutionnel"

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Pour l'eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), c'est au contraire "la base de tout accord" de non censure entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu.

Le président LR du Sénat Gérard Larcher s'est dit hostile jeudi à la mise en place d'une taxe sur les très hauts patrimoines qui est une "illusion", alors que pour la gauche c'est "la base de tout accord" de non censure du gouvernement Lecornu selon Raphaël Glucksmann. "Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin", a rappelé Gérard Larcher sur BFMTV/RMC.

Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d'euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l'économiste Gabriel Zucman. D'après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d'euros par an, alors que d'autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards. Mais pour Gérard Larcher, la taxe Zucman "est une illusion" et "ne passera pas le barrage du Conseil constitutionnel".

"On a une jurisprudence selon laquelle nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l'impôt qui est décidé", a argumenté Gérard Larcher qui va rencontrer le nouveau Premier ministre dans la matinée.

En outre, cela "conduira à l'exil fiscal", a-t-il jugé, en particulier si les biens professionnels sont inclus dans la base taxable.

Exil fiscal

Mais pour le chef des députés socialistes Boris Vallaud, cette taxe "est fondamentale". "Ce n'est pas une lubie de socialistes, d'ailleurs, elle est aujourd'hui soutenue par 75% des Français", a-t-il plaidé sur TF1. Pour l'eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), c'est même "la base de tout accord" de non censure entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu.

"On peut discuter des modalités, on peut discuter de l'assiette, on peut discuter du montant", a-t-il néanmoins jugé sur RTL.

"Ce dont on ne peut pas discuter et ce qui est la condition de possibilité de tout accord, c'est le fait qu'à la fin un dispositif permette de taxer (...) ceux qui ont multiplié par deux leur fortune sur les huit dernières années", a-t-il répété.

OC avec AFP