BFM Business
Finances publiques

"La mort pure et simple de la filière": les producteurs de CBD implorent le gouvernement de ne pas les taxer

Une fleur de CBD (Photo d'illustration).

Une fleur de CBD (Photo d'illustration). - AFP

La filière agricole du CBD s'inquiète d'une taxe proposée par le gouvernement Lecornu dans le projet de Budget 2026 et menaçant, selon elle, sa "survie".

Un syndicat agricole représentant les producteurs de CBD (cannabinoïdes) s'est inquiété jeudi 16 octobre de la taxation et de l'encadrement de la vente de fleurs de chanvre prévus dans le projet de budget pour 2026 qui mettent, selon lui, "en danger de mort l'ensemble de la filière".

"En soumettant la fleur de chanvre (CBD) à un droit d'accise (impôt indirect)" de 25,7% en 2026 (contre zéro taxation en 2025) et "en réservant sa vente aux bureaux de tabac" et autres "établissements agréés", le "gouvernement condamne un des rares secteurs agricoles en plein essor", estime dans un communiqué l'Association française des producteurs de cannabinoïdes (AFPC).

Les cultivateurs en danger?

D'une part, ces mesures réduisent "la compétitivité des produits français, déjà sévèrement concurrencés par les importations étrangères", qui constituaient "85% du marché français" en 2024, déplore le syndicat.

D'autre part, elles "excluent également les agriculteurs de la distribution de leur propre production". Or "la grande majorité des chanvriers français dépendent aujourd'hui de la vente directe (en marché, en foire, etc.) pour pouvoir vivre de leur activité", explique l'AFPC.

Selon elle, l'application de ce "modèle fiscal et de distribution" signera "la mort pure et simple" de la filière, qui comptait "plus d'un millier" de chanvriers actifs en 2024, contre "une trentaine" en 2019, pour "un chiffre d'affaires annuel évalué à plus de 850 millions d'euros".

L'AFPC appelle donc "le gouvernement à laisser les chanvriers français vivre de leur culture", conclut le communiqué.

"Discordance" entre la taxation du tabac et du CBD

Mercredi, le secteur de la vape, "sous le choc", s'est également alarmé d'une nouvelle taxe et du changement de statut des boutiques spécialisées contenus dans le projet de budget.

Selon le projet de budget, les évolutions prévues visent notamment à répondre à "la discordance entre, d'une part, le cadre juridique en matière de santé publique" entourant "les produits du tabac, les autres plantes à fumer et le vapotage et, d'autre part, celui régissant l'accise, qui est indifférent à la composition des produits".

"S'agissant des produits issus du cannabidiol (CBD), l'issue des travaux menés par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) sur leur dangerosité pour la santé publique permettra d'apprécier le degré d'encadrement nécessaire et les leviers à mobiliser à cette fin", précise le texte.

Marine Cardot