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Finances publiques

Jusqu'à 2.700 euros en moins: combien pourriez-vous perdre si les allocations familiales étaient rabotées?

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Le gouvernement prévoit de réduire les allocations familiales via un projet de décret. Plus précisément, c'est la majoration de cette aide aux familles qui ne serait plus accordée à partir de 14 ans, mais seulement à 18 ans.

À la recherche d'économies, le gouvernement entend réduire de 200 millions d'euros les dépenses liées aux allocations familiales. La mesure ne figure pas dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale mais dans un décret en préparation, précise le ministère de la Santé.

Le gouvernement envisage ainsi de reculer l'âge de revalorisation des allocations familiales de 14 à 18 ans. Actuellement, les allocations familiales sont majorées quand le 2ème enfant atteint l'âge de 14 ans. Si le gouvernement allait au bout de son projet, le coup de pouce ne serait accordé qu'à partir de 18 ans (et pour une durée de deux ans car à partir de 20 ans, les enfants ne sont plus considérés comme "à charge"). Le ministère justifie ce rabotage par une étude de la statistique publique (Drees), datant de 2023. Celle-ci, disponible ici, suggère de plutôt retenir l'âge de 18 ans.

Le montant du coup de pouce varie de 18,88 euros à 75,53 euros par mois en fonction des revenus. Autre subtilité: le fonctionnement varie selon le nombre d'enfants. Si vous avez deux enfants, vous recevez une majoration uniquement pour votre cadet à partir du moment où il atteint l'âge de 14 ans. Si vous avez 3 enfants ou plus, vous recevez une majoration pour chacun d'entre eux à partir de 14 ans.

Il faut aussi noter que selon les informations de Parisien, la mesure ne s'appliquera pas pour les allocataires actuels mais uniquement pour les nouveaux bénéficiaires. L'âge de majoration serait progressivement décalé de 14 à 18 ans.

• Pour deux enfants de plus de 14 ans

Si les revenus du foyer ne dépassent pas 78.565 euros, l'allocation atteint 151,05 euros par mois, assortie d'une majoration de 75,53 euros lorsque le 2ème enfant atteint 14 ans. Avec la réforme, il faudra attendre ses 18 ans pour avoir droit à la majoration, soit une perte de 906,36 euros chaque année pendant quatre ans (jusqu'à ses 18 ans).

Si les revenus du foyer ne dépassent pas 104.719 euros, l'allocation atteint 75,53 euros par mois, assortie d'une majoration de 37,77 euros lorsque le 2ème enfant atteint 14 ans. Pour une année, le montant "perdu" avec la réforme est donc de 453,24 euros.

Si les revenus du foyer sont supérieurs à 104.719 euros, l'allocation est de 37,77 euros par mois et la majoration de 18,88 euros. Le coup de rabot du gouvernement représenterait donc une perte de 226,56 euros par an.

• Pour trois enfants de plus de 14 ans

Si les revenus du foyer ne dépassent pas 85.111 euros, l'allocation est de 344,56 euros, majorée de 75,53 euros par enfant (à partir de trois enfants, chacun à le droit à la majoration). La réforme du gouvernement occasionnerait donc une perte de 2.719,08 euros par an.

Si les revenus du foyer ne dépassent pas 111.265 euros, l'allocation est de 172,29 euros, majorée de 37,77 euros par enfant. En cas de mise en oeuvre du projet de décret, la perte serait de 1.359,72 euros par an.

Si les revenus du foyer sont supérieurs à 111.265 euros, l'allocation est de 86.14 euros, majorée de 18,88 euros par enfant. Pour cette famille, la baisse d'allocation atteindrait 679,68 euros par année.

* Les barèmes 2025 à partir desquels nous avons fait les calculs sont accessibles sur le site de la CAF. Il faut toutefois noter que la réforme pourrait ne s'appliquer qu'en 2026, donc possiblement à partir de barèmes différents. Ces calculs visent donc à donner un ordre de grandeur.

Pour rappel, les allocations familiales sont versées à toutes les familles ayant au moins deux enfants à charge. En fonction du revenu, leur montant fluctue, mais tout le monde peut bien en toucher. Ainsi d'après la Sécurité sociale, 5,1 millions de familles en bénéficient.

Marine Cardot