Budget: la ministre des Comptes publics veut conserver le compromis de la commission mixte paritaire

La ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin indique samedi vouloir conserver le compromis obtenu par la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de budget 2025, avant son examen à l'Assemblée nationale lundi, excluant d'ultimes aménagements. "Notre ambition n'est pas de changer le texte issu de la CMP", explique-t-elle dans un entretien au quotidien Ouest-France, mis en ligne samedi. La ministre s'inscrit dans la ligne du ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard, qui a promis vendredi que le gouvernement "respecter(ait) le texte qui sortira" de la CMP.
"Visiblement, on est arrivé à un point d'équilibre. Si on remettait tout en question, on risquerait de perdre d'un côté ce qu'on a gagné de l'autre", a abondé Amélie de Montchalin dans Ouest-France.
Le projet de budget de l'Etat pour 2025 issu vendredi de la CMP doit désormais être adopté par les deux chambres. Il sera examiné par l'Assemblée nationale lundi, avec l'usage très probable de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution par le Premier ministre François Bayrou pour faire adopter le texte sans vote.
Ce que dit Bernard Arnault "doit être entendu"
D'ici lundi, le gouvernement peut toujours procéder à d'ultimes arbitrages et amender le texte. Le RN menace notamment de censurer le gouvernement Bayrou s'il ne retire pas l'article 4 du projet de loi, un mécanisme qui ferait selon lui flamber les factures d'électricité. "Je ne dis pas qu'on va renégocier, mais il me semble que sur des questions comme l'énergie, si certains pensent qu'il y a un problème et qu'ils veulent faire des propositions, ils ont plutôt intérêt à avoir un gouvernement en face d'eux. S'ils censurent à nouveau, personne ne sait ce qui se passera au 1er janvier 2026 pour les prix de l'électricité", a commenté la ministre des Comptes publics.
Alors que le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 50 milliards d'euros, les parlementaires de la CMP ont entériné plusieurs mesures phares, dont la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault. "Ce qu'il dit doit être entendu", a plaidé la ministre. Cette contribution, "très importante", devra "être vraiment (...) limitée dans le temps et accompagnée d'une série d'actions visant à lever les freins qui pèsent sur la croissance, l'investissement et l'innovation en France".
"Les entreprises ne sont pas des cibles, elles sont nos alliées", a-t-elle ajouté : "On doit continuer à les soutenir. J'y mettrai toute mon énergie".