Budget 2025: les grandes entreprises vont payer un "complément exceptionnel sur leurs profits"

Pour redresser les finances publiques, le gouvernement veut mettre à contribution les entreprises aux plus gros revenus. Le ministre de l'Économie et des Finances Antoine Armand a annoncé ce jeudi 10 octobre une nouvelle contribution, un "complément exceptionnel" demandé aux plus grosses sociétés françaises.
Cette mesure est inscrite dans le Projet de loi de finances 2025 (PLF), présenté ce jeudi par le gouvernement et étudié par les parlementaires cet automne. Elle visera les entreprises "dont le chiffre d'affaires dépasse 1 milliard d'euros", selon Bercy. Au total, 440 groupes devraient être concernés.
"Nous proposons une contribution exceptionnelle qui touchera quelques centaines de groupes sur les quelque 4,5 millions d’entreprises en France", a indiqué le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin.
Le PLF prévoit deux niveaux d'imposition dans le cadre de cette contribution : "La contribution correspond à 20,6% de l’impôt sur les sociétés dû au titre de 2024 pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 1 milliard d'euros et inférieur à 3 milliards d'euros et à 41,2% pour celles qui atteignent au moins 3 milliards d'euros de chiffre d’affaires."
12 milliards d'euros en 2 ans
Le gouvernement espère ainsi obtenir 8 milliards d'euros en 2025 et 4 milliards d'euros de cet effort exceptionnel en 2026. Pour rappel, l'équipe gouvernementale de Michel Barnier cherche à réduire le déficit avec un double levier: 40 milliards d'euros d'économies sur la dépense et 20 milliards de nouveaux impôts, dont ce dispositif temporaire.
Dès sa prise de poste, le Premier ministre Michel Barnier avait annoncé la mise en place d'un "effort exceptionnel" pour les multinationales. Invité de la chaîne France 2 le 3 octobre, celui-ci avait toutefois indiqué que cette mesure ne devrait concerner que "300 entreprises", contre 440 groupes dans cette nouvelle communication gouvernementale.
Outre cette imposition des entreprises, le PLF prévoit aussi une mise à contribution des 0,3% des Français aux plus forts revenus, une hausse des taxes sur les billets d'avion ou encore une baisse des primes sur l'apprentissage.