"C'est pour faire le buzz": la proposition de la CPME sur l'âge de départ à la retraite fracture le front patronal

À peine élu, il provoque déjà des remous. Amir Reza Tofighi, le nouveau patron de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), s'est dit prêt à revenir sur l'âge de départ à la retraite de 64 ans. À condition de l'indexer ensuite sur l'espérance de vie. Une proposition qui n'a pas du tout plu au reste du patronat.
Alors que la Cour des comptes doit rendre son diagnostic jeudi 20 février, la tension monte et le front patronal se fissure. Michel Picon, le patron de l'U2P n'est clairement pas favorable à l'idée de revenir sur l'âge de départ à 64 ans, même en contrepartie d'une indexation sur l'espérance de vie.
"Toutes ces propositions un peu iconoclastes, qui ont surtout pour but de faire le buzz, me paraissent un peu prématurées", juge le président de l'Union des entreprises de proximité. "L'espérance de vie est une chose: on a chaque jour de plus en plus de centenaires qui sont dans des EPHAD et qui vivent une vie que personne n'a envie de vivre."
"Imaginer qu'un stock de centenaires va influencer l'âge de départ à la retraite... Tous ces sujets sont sérieux et ne peuvent pas être traités à coup d'envolée lyrique."
Le Medef ne veut pas revenir sur les 64 ans
Autre mesure et autre divergence: l'U2P est favorable à une dose de capitalisation mais pas en supprimant 3 jours fériés comme le suggère la CPME. Ces jours qui pèsent lourd pour le secteur du tourisme.
Même agacement du côté du Medef où l'on insiste sur un chiffre: compte tenu notamment de tous les aménagements mis en place dans le cadre la réforme, 60% des Français partent déjà avant 64 ans. La priorité n'est donc vraiment pas de revenir sur l'âge pour le Medef.