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"Bloquer le pays n'est pas acceptable" : la ministre de l'Agriculture dénonce certaines actions d'agriculteurs

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Invitée de la matinale de France 2, Annie Genevard estime que les dégradations et les opérations de blocage ne sont pas responsables et qu'elles pourraient dissiper "la sympathie" des Français pour les agriculteurs.

La ministre de l'Agriculture monte au créneau. Invitée sur le plateau de Télématin quelques heures après l'expulsion d'agriculteurs qui occupaient la préfecture d'Agen, Annie Genevard a appelé les organisations agricoles à la raison. "Protester contre le Mercosur, exprimer ses inquiétudes, revendiquer un certain nombre d'avancées dans différents domaines est légitime, explique-t-elle. S'en prendre aux biens, aux personnes et bloquer durablement le pays n'est pas acceptable."

"Je le dis aux membres de la Coordination rurale qui dans six départements de France se sont livrés à des actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole, je pense que ce n'est pas raisonnable et ça ne sert pas la cause agricole."

Alors que les dizaines d'agriculteurs reclus dans les locaux de la préfecture d'Agen réclamaient des engagements écrits de la part de la ministre, cette dernière indique rencontrer "en permanence" les responsables syndicaux et notamment la présidente de la Coordination rurale Véronique Le Floc'h. "Ma porte n'est aucunement fermée, assure-t-elle. Ils ont des exigences et je pense qu'on peut dialoguer sans violence et sans dégradation."

"Pénurie et chaos, ce n'est pas ce qu'attendent les agriculteurs"

Aux yeux de la ministre de l'Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, de tels modes opératoires pourraient nuire à l'image des agriculteurs auprès de la population. "Les Français ont de la sympathie pour leurs agriculteurs, constate-t-elle. Si demain, à l'approche de Noël, certains membres de ces organisations syndicales bloquent le pays, empêchent les Français d'aller travailler, de préparer les fêtes de fin d'année, de consommer, si les commerçants et les artisans sont empêchés de travailler, je pense que cette sympathie se dissipera et je ne le voudrais pas."

Annie Genevard rappelle ainsi les responsables de ces organisations à leur "responsabilité vis-à-vis des agriculteurs qu'ils représentent." "Pénurie et chaos, ce n'est pas ce qu'attendent les agriculteurs, insiste-t-elle. Ils veulent qu'on reconnaisse le travail dur qu'ils fournissent pour nourrir les Français."

"Ils veulent moins de contraintes administratives, ils veulent du soutien lorsque leur trésorerie est en berne, ils veulent être indemnisés lorsque leurs animaux meurent d'une maladie, ils veulent être entendus et pouvoir vivre de leur travail."
Timothée Talbi