Au moins 3 pièces de plus que le nombre nécessaire: un quart des ménages vivent dans un logement trop grand par rapport à leurs besoins

La Bretagne affiche les taux de sous-occupation des logements les plus élevés. - FRED TANNEAU
Un ménage sur quatre vit dans une habitation trop volumineuse par rapport à ses besoins réels, soit au moins trois pièces de plus par rapport aux besoins théoriques. Voilà ce qui ressort d'une nouvelle étude de l'Insee publiée ce mardi 8 juillet, consacrée à la sous-occupation des logements en France. Sans grande surprise, "il s'agit le plus souvent de maisons individuelles occupées depuis longtemps par des propriétaires âgés n'ayant plus d'enfants à leur domicile", analysent les auteurs de l'étude.
Dans le détail, trois quarts des résidences principales considérées comme "largement sous-occupées ont une superficie d'au moins 100 mètres carrés. Ce sont à 93% des maisons individuelles, très majoritairement habitées par leurs propriétaires ou occupants à titre gratuit", détaille l'Insee.
"Plus de la moitié des ménages vivant dans un logement largement sous-occupé y ont emménagé depuis plus de vingt ans", poursuit l'institut statistique qui précise ces ménages sont souvent âgés: 60% d'entre eux ont 60 ans ou plus. Si leurs logements sont aujourd'hui trop grands par rapport à leurs besoins réels, c'est parce qu'avec le temps, ils "ont pu devenir trop grands avec le départ des enfants du domicile familial", est-il expliqué dans l'étude.
Conséquence, 79% des résidences principales considérées en "sous-occupation très accentuée" sont habitées par seulement une ou deux personnes.
À peine 3% des logements sous-occupés sont des appartements en location
À l'inverse, les apparements en location ne représentent que 3% des logements sous-occupés, soulève l'Insee. Ce taux grimpe légèrement à 5% pour les appartements en propriété et 6% pour les maisons en location.
En matière de sous occupation dite très accentuée, les maisons individuelles sont encore aussi les habitations les plus disproportionnées aux besoins théoriques des ménages qui les occupent. "Le taux de sous‑occupation très accentuée atteint 41 % pour les maisons individuelles", affirme en effet l'Insee.
De même, les auteurs de l'étude observent que ce sont les logements les plus anciens qui figurent parmi les plus sous-occupées. Maisons et appartements confondus en effet, 31% des habitations construites avant 1946 ont un taux de sous-occupation accentuée, contre 25% des logements construits entre 1946 et 1990 et 20% après 1990.
Des habitations particulièrement disproportionnées aux besoins en Bretagne
Géographiquement néanmoins, toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Sans grande suprise, la région parisienne, les grandes villes et métropoles affichent des taux de sous-occupation des logements plutôt bas par rapport aux zones rurales. Seules 8% des résidences principales sont en effet en sous-occupation très accentuée à Marseille, 11% dans le bassin de vie de Paris, 14% à Strasbourg, 18% à Bordeaux.
À l'inverse, les taux de sous-occupation très accentuée des maisons et appartements sont particulièrement élevés en Bretagne: 30% à Brest, 32% à Quimper, 33% à Saint-Malo, 34% à Saint-Brieuc et même 35% à Guingamp.