9.900 euros par mois pour les médecins et dentistes, 8.120 euros pour les comptables... Quels sont les métiers d'indépendants qui paient le plus?

Les revenus des travailleurs non-salariés n'ont pas été épargnés par le Covid-19, l'inflation ou encore la crise du marché immobilier. - Unsplash
L'année 2023 n'a pas été un bon cru pour les travailleurs non-salariés... Mais selon le secteur d'activité, certains tirent mieux leur épingle du jeu que d'autres. D'après une étude de l'Insee dévoilée ce jeudi 26 juin, en euros constants, le revenu d'activité moyen des "non-salariés classiques" (hors secteur agricole et micro-entrepreneurs, NDLR), a baissé de 4,4% en 2023, après une chute de 5,2% en 2022. Ces travailleurs non salariés ont encore fait les frais d'une inflation élevée, établie à 4,9% en 2023 après +5,2% l'année précédente.
Pire, leur revenu moyen est inférieur de 6,3% par rapport à son niveau de 2019, avant la crise sanitaire du Covid-19 qui avait mis à l'arrêt un certain nombre d'entreprises et donc fragilisé les gérants et travailleurs indépendants. Et encore, certains voient leurs revenus d'activité chuter plus signficativement que d'autres: en immoblier notamment, alors que le marché était bien grippé en 2023, les professionnels non-salariés du secteur ont vu leur revenus d'activité chuter de 18,5%. A l'inverse, dans le domaine du commerce et de la réparation automobile, les revenus d'activité non salariés sont quasiment stables (-0,7% entre 2023 et 2022).
D'importantes disparités
Si les travailleurs non salariés classiques ont perçu un revenu d'activité d'en moyenne 4.040 euros par mois en 2023, ce montant masque d'importantes disparités entre les secteurs d'activité.
Dans le domaine de la santé humaine et de l'action sociale par exemple, les non salariés ont en moyenne gagné 5.870 euros par mois. Le revenu moyen d'activité atteint en moyenne 5.100 euros par mois dans les services aux entreprises et services mixtes, 3.060 euros par mois dans le commerce et l'artisanat commercial, 2.080 euros par mois dans les transports, et 1.920 euros par mois dans les services aux particuliers (hors santé).
Ainsi, "un non-salarié classique sur deux gagne plus de 2.620 euros par mois et 7,9% des non-salariés classiques perçoivent plus de 10.000 euros de revenus mensuels", détaille l'Insee.
Si les médecins et dentistes ont vu leurs revenus d'activité reculer de 2,9% entre 2022 et 2023, ils restent de loin les professionnels non-salariés ayant généré les plus hauts revenus avec en moyenne 9.900 euros par mois en 2023.
Les revenus d'activité des non-salariés varient fortement au sein d'un même secteur. Ainsi les médecins et dentistes gagnent 2,6 fois plus que les professions paramédicales et sages-femmes. Dans les services aux entreprises, les activités juridiques et comptables génèrent aussi deux fois plus de revenus que les travailleurs non-salariés de l'information et de la communication.
11% déclarent zéro revenu d'activité ou sont déficitaires
Parmi les travailleurs non salariés en 2023, 11% ont même déclaré un revenu nul ou déficitaire, "car ils n'ont pas dégagé de bénéfices ou ne se sont pas versé de rémunération", précise l'Insee. Cette proportion est plus élevée qu'avant la crise sanitaire : 8% en 2019. Là aussi, tous les secteurs d'activité ne sont pas logés à le même enseigne : si seulement 2% des professionnels de santé libéraux ont déclaré un revenu nul ou déficitaire en 2023, cette part monte à plus de 20% dans les activités immibilières, le commerce de détail hors magasin, les services administratifs et de soutien aux entreprises ainsi que les arts, spectacles et activités récréatives.