Donald Trump s’attaque aux constructeurs automobiles

Le président américain a une nouvelle fois attaqué la Réserve fédérale. - Mandel Ngan- AFP
Les relations s’enveniment entre Donald Trump et les constructeurs automobiles. Dans une série de tweets postés ce mercredi, le président des Etats-Unis s’en est violemment pris aux dirigeants du secteur, en appelant même à la mémoire d’Henry Ford, le fondateur de la marque éponyme.
"Dirigeants insensés!"
L’ire de Donald Trump fait suite à la décision de Ford, Honda, Volkswagen et BMW, de conclure un accord avec la Californie pour respecter des normes de CO2 plus contraignantes dans les prochaines années, alors même que l’agence de protection de l'environnement de l'administration Trump a prévu d'assouplir les normes actuelles.
"Henry Ford serait très déçu de constater que ses descendants veulent construire des voitures beaucoup plus chères, bien moins sures, et qui ne fonctionnent pas, tout ça car ces dirigeants ne veulent pas se battre avec les régulateurs californiens", a tweeté le président.
Donald Trump semble jouer les consommateurs contre les marques. Il fulmine ainsi sur Twitter: "Ma proposition aux constructeurs automobiles politiquement corrects ferait baisser le prix moyen d'une voiture de plus de 3.000 dollars, tout en rendant les voitures plus sûres. Les moteurs tourneraient mieux. Très peu d'impact pour l'environnement! Dirigeants insensés".
Conflit entre la Maison-blanche, la Californie et les constructeurs
La Californie en a également pris pour son grade, dans cette longue série, accusé de vouloir mener les groupes automobiles "à la ruine". Selon le New York Times, Mercedes-Benz est prêt à se joindre à la coalition, avec un autre grand constructeur pour le moment anonyme. Si on se base sur les tweets du président, il pourrait s'agir de General Motors.
Toyota, Fiat Chrysler et General Motors ont été convoqués le mois dernier à la Maison Blanche, où un conseiller leur a demandé de se montrer solidaires avec le président, rapporte le quotidien new-yorkais.
L'objectif des quatre autres constructeurs signataires de l’accord avec la Californie, qui représentent environ 30% des ventes de véhicules neufs aux Etats-Unis, est d'avoir de la visibilité sur plusieurs années pour les normes CO2 sur le marché américain, alors qu'une bataille judiciaire se profile entre le gouvernement Trump et les Etats, comme la Californie, qui veulent conserver les objectifs ambitieux fixés par Barack Obama.
La Californie est l’un des états les plus en pointe sur les questions écologiques, elle représente des volumes de ventes significatifs (12% des voitures neuves immatriculées aux Etats-Unis).
un conflit sur les futures normes d’émissions de co2
- La bisbille entre Donald Trump et le secteur automobile porte sur la définition des futures normes de CO2. L’administration Obama avait tranché en 2012, pour la période 2017/2025. Les normes Obama visaient à atteindre une consommation moyenne équivalente à environ 4,7 litres par 100 kilomètres pour les modèles neufs de 2025. Donald Trump a proposé en août 2018 d'annuler cette réglementation. A la place, les normes seraient gelées au niveau de 2020 jusqu'en 2026, pour rester au niveau actuel, soit environ 6,3 litres aux 100 km.
- L'accord californien est lui une version adoucie du plan Obama: les constructeurs gagnent une année de plus pour atteindre l'objectif initial, de 2025 à 2026, et auraient plus de flexibilité pour réduire d'année en année leurs émissions de gaz à effet de serre (-3,7% par an pendant cinq ans, au lieu de -4,7% par an pendant quatre ans).