Doliprane: Arnaud Montebourg souhaite que la France "bloque la vente aux Américains"

Son nom est particulièrement évoqué quand le sujet de la vente de Doliprane au fonds d'investissement américain CD&R. Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie entre 2012 et 2014 avait donné son nom en 2014 à un décret sur "les investissements étrangers soumis à autorisation préalable".
"On aurait pu se donner le temps et faire monter les enchères mais ça n'a pas été le cas"
Sur le plateau de BFMTV ce lundi 21 octobre, l'ancien socialiste s'est dit favorable à un blocage de la part de l'État de cette vente aux Américains. Malgré la promesse du ministre de l'Économie Antoine Armand qui a déclaré que "le Doliprane continuera à être produit en France", Arnaud Montebourg estime que "la vente aux Américains ne nous donne aucune garantie". "Il y avait d'autres propositions sur la table. On aurait pu se donner le temps et faire monter les enchères mais ça n'a pas été le cas", a-t-il affirmé sur BFMTV.
L'ancien ministre de l'Économie a partagé son expérience, notamment sur la vente d'Alstom à l'entreprise américaine General Electric. en 2014. "On m'a dit 'tu acceptes', moi j'étais contre, je voulais qu'on bloque la vente. J'ai été battu à l'arbitrage (...) par François Hollande qui a pris la décision de vendre Alstom aux Américains", se souvient-il.
"À partir de ce moment-là, j'ai dit 'donnez-moi les moyens de faire une négociation dans l'intérêt de la France' et j'ai donc imposé 50.000 euros d'amende par licenciement, sur la base de la promesse de General Electric de créer 1.000 emplois à Belfort. Il y en a eu 0", a-t-il raconté. "Ils paient l'amende car ça les gêne pas de se faire prendre par le radar, ils ont les moyens".
"Tous les ans, les Américains bloquent une dizaine d'investissements étrangers et notamment français sur le sol français. Il faut leur accorder le minimum de réciproques", a déclaré Arnaud Montebourg.
En 2014, le "décret Montebourg" a étendu les domaines au sein desquels le gouvernement doit donner une autorisation pour une vente à des investisseurs étrangers. Jusqu'alors seul le secteur de la défense était concerné mais le décret étend à "la santé publique, les produits agricoles, le recyclage de matières premières critiques et le transport".
Dans une tribune publiée dans La Tribune ce 13 octobre, des parlementaires socialistes ont aussi appelé à bloquer cette vente en utilisant ce "décret Montebourg". Le ministre de l'Économie Antoine Armand n'a pas exclu de recourir à ce texte. Mais cela n'est possible qu'à la concrétisation de l'offre, alors que l'heure n'est qu'aux négociations entre Sanofi et le géant pharmaceutique et le fonds d'investissement américain CD&R.