BFM Business
Economie

Dépenses consacrées au logement: le fossé entre ménages modestes et aisés s’est creusé en 40 ans

Le ménages les plus modestes consacrent 22% de leurs dépenses au logement.

Le ménages les plus modestes consacrent 22% de leurs dépenses au logement. - Pixabay

Les ménages les plus modestes consacrent en moyenne 22% de leur budget au logement, contre 12% pour les plus aisés. Soit un écart de 10 points, contre 1,5 point il y a quarante ans.

C’est le premier poste de consommation des Français les plus modestes. En 2017, le logement -qui inclut ici les loyers, les dépenses énergétiques et d’eau ainsi que les charges et travaux courants d’entretien et de réparation- représentait en moyenne 22% des dépenses des 20% des ménages les plus pauvres (1er quintile), selon une étude de l’Insee parue ce mardi.

C’est plus que l’alimentation (18%), les transports (14%) ou encore les biens et services divers (assurances, coiffeurs, etc.) (14%). A l’inverse, le logement ne constitue que le quatrième poste de dépenses des 20% des ménages les plus aisés qui y consacrent 12% de leur budget, derrière les transports (18%), les biens et services divers (16%) et l’alimentation (14%).

Moins d'inégalités, sauf pour le logement

Ce constat n’a rien d’étonnant en soi. Les ménages modestes sont plus souvent locataires (62% dans le 1er quintile) que les plus riches (20%). Or, l’achat de logement ou les remboursements des prêts des accédants à la propriété ne sont pas pris en compte ici. Sans oublier que la propension à consommer des premiers est toujours plus importante que celle des seconds dont les hauts revenus favorisent l’épargne.

Le principal enseignement réside surtout dans le fait que les disparités de structure de consommation entre les pauvres et les riches ont globalement tendance à s’atténuer au fil du temps. A l’exception de celles liées aux dépenses du logement.

Ainsi, la part des dépenses que les cadres consacraient au logement en 2017 était inférieure de 5 points à celle des ouvriers, alors qu’elles étaient équivalentes en 1979. Plus globalement, cette même proportion pour les ménages les plus modestes est aujourd’hui supérieure de 10 points à celle des 20% les plus aisés, alors qu’elle l’était seulement de 1,5 point quarante ans plus tôt.

A l’inverse, les écarts ont tendance à se résorber pour l’alimentation qui pesait 35% du budget des ménages modestes en 1979 et 18% de celui des plus aisés, soit un écart de 17 points. Désormais, l’écart n’est plus que de 4 points. Les dépenses de transports ont également tendance à converger (6,3 points en 1979 contre 4 points aujourd’hui).

Le logement, un poste de dépense discriminant

Notons tout de même qu’à statut d’occupation équivalent, les écarts selon le niveau de vie sont nettement plus faibles. Parmi les locataires, les ménages les plus modestes consacrent en moyenne 29% de leur consommation à ce poste de dépense, à peine plus que les plus aisés (27%). Quant aux propriétaires les plus pauvres, 11% de leur consommation va vers le logement, contre 8% pour les plus riches.

Il n’empêche que le logement est sans doute le poste de dépense le plus discriminant. Notamment parce que la part des dépenses qui y est consacrée diminue avec la taille du ménage. Il est ainsi plus lourd pour les personnes seules (24% de leur consommation en 2017) et les familles monoparentales (20%) que pour les couples avec enfants (13%).

Là-encore, "la part de locataires explique une partie des écarts: ils sont 63% parmi les familles monoparentales, 51% parmi les personnes seules et 31% parmi les couples avec enfants", note l’Insee, rappelant que la vie à plusieurs "permet également de réaliser des économies d’échelles: un couple de locataires dépense en moyenne moins de deux fois ce que dépense un personne seule".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco