Délit d'écocide: le patron de Saint-Gobain dénonce une "suspicion générale" contre les industriels

Faire confiance aux entreprises ou leur forcer la main. C'est l'éternelle problème que doit résoudre chaque gouvernement qui s'attaque à l'écologie. Sur France Info, la ministre de la Transition écologique a confirmé la création du délit d'écocide malgré les craintes des industriels.
"Je ne vois pas ce qu'il ajoute, je pense qu'il y a d'autres moyens, il y a des textes qui permettent de faire attention" critique Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, qui était invité sur le plateau de Good Morning Business. Pour ce dernier, en portant "la suspicion sur des directeurs d'usine", cela va être "plus difficile de trouver des directeurs d'usine" résume-t-il.
"Je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée" poursuit le patron. "Je pense qu'il existe aujourd'hui toutes les mesures qui permettent aux autorités de s'assurer que les industriels travaillent dans la bonne direction". En creux, il critique surtout "cette espèce de suspicion générale, cette judiciarisation" du monde économique.
Il prend ainsi l'exemple de la campagne de vaccination, ralentie par un possible excès de précaution. "Le sujet le plus important, c'est la vitesse de vaccination parce que les pays qui seront vaccinés auront une activité complètement normale. (…) J'espère qu'on ne sera pas en retard" souligne Pierre-André de Chalendar.
Et de conclure: "la judiciarisation de l'économie et du monde en général, il faut s'en méfier et ne pas aller trop loin."