Vêtements, médicaments, pesticides, vins... Une étude révèle l'ampleur de la contrefaçon en Europe

Le rapport révèle que les réseaux exploitent des chaînes de production légales pour fabriquer des contrefaçons - Philippe Lopez - AFP
La contrefaçon et les produits piratés représentent un business florissant en Europe pour des réseaux criminels qui se professionnalisent. C'est la conclusion d'une étude de l'organisme de coopération policière Europol et de l'Agence européenne de protection de la propriété intellectuelle EUIPO. Le document évalue à 121 milliards d'euros le montant des importations de ces produits illégaux, soit 6,8% des importations en Europe.
Les activités criminelles liées à la contrefaçon sont menées par "des réseaux de crime organisé de plus en plus professionnalisés". Le montant de contrefaçon est en "nette augmentation ces dernières années", affirment ces experts qui constatent qu'ils touchent désormais "une gamme de plus en plus diversifiée".
"Outre les habituels articles de luxe, une vaste gamme de produits de consommation courante est désormais dans la ligne de mire des contrefacteurs", selon cette étude, qui cite notamment les produits cosmétiques, les composants électroniques, les pesticides, les produits pharmaceutiques, les produits du tabac, les jouets ou les pièces détachées automobiles.
Les produits numériques sont également visés. Ils "continuent d'être distribués via des portails BitTorrent et des réseaux peer-to-peer, mais aussi, de plus en plus, via des cyberlockers", indique Europol dans un communiqué. "Dans de nombreux cas, ces sites web sont également utilisés pour cibler les consommateurs à l'aide de techniques de phishing ou de diffusion de logiciels malveillants".
Pirater des chaîne de production légales
"Bien que la majorité des contrefaçons sur le marché de l'UIE soient produites en dehors de l'Europe, en particulier dans certaines régions d'Asie, la fabrication nationale au sein de l'Europe est une tendance croissante", selon un communiqué commun d'Europol et de l'EUIPO.
Le rapport relève que dans le cas des médicaments contrefaits, les contrefacteurs "emploient des travailleurs hautement qualifiés et mettent en place leurs propres chaînes de production". En outre, certains groupes organisés de contrefaçon de produits "produisent également différents types de drogues de synthèse", selon Europol et l'EUIPO.