Une start-up française crée un distributeur automatique de livres unique en son genre

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Les librairies traditionnelles sont de moins en moins nombreuses. Pour parer à cette érosion, Yoteq, une start-up française, a conçu un distributeur automatique permettant aux amateurs de livres d'étancher leur soif de lecture sans avoir à parcourir des kilomètres ou attendre un livreur. Et pour toucher le plus grand nombre, elle va les installer là-même où les besoins se font le plus sentir. "Nous visons tous les lieux de mobilité, comme les gares, mais aussi les aéroports, les centres commerciaux ou encore les hôpitaux, autant d'endroit où l'on peut avoir le besoin de trouver un livre à n'importe quelle heure du jour et sans avoir beaucoup de temps devant soi", explique Franck Dalboussière, créateur de Yoteq.
Conçue pour résister au vandalisme
La librairie automatique se présente sous la forme d'une colonne au design soigné s'inspirant d'un livre et avec une empreinte au sol de seulement 1m2. Il donc facile de lui trouver une place dans un hall, il suffit qu'une prise électrique soit à proximité. Construite par un industriel spécialisé dans la fabrication de distributeurs, la colonne est en métal renforcé pour résister au vandalisme.
"La machine n'a rien à voir avec un distributeur de friandise où l'on fait tomber l'article. Ici, l'expérience d'achat respecte le produit, le livre est amené sur un tapis roulant vers une trappe où l'acheteur peut le prendre", explique Franck Dalboussière. Pour faire son choix, le client a sa disposition un écran tactile, qui lui permet de faire une recherche de livre par auteur ou titre, mais aussi en fonction de l'expérience souhaitée (apprendre, rire, s'évader…). Le paiement s'effectue par carte bancaire. Sur les côtés, des écrans permettront de diffuser des publicités achetées par les éditeurs.

Les premières bornes déployées dans deux mois
Cette librairie automatique peut stocker 300 ouvrages, qui seront choisis parmi les nouveautés, dans les univers du roman, mais aussi de la BD, des titres jeunesses, des mangas, afin de satisfaire le plus grand nombre. Yoteq mise aussi sur les livres d'occasion. Ses clients peuvent ainsi revendre un livre acheté à l'une de ses bornes, dans un délai de deux mois. "Le livre est doté d'un QR code qui nous permet de vérifier qu'il provient bien de notre circuit. Le vendeur indique son état d'usage et le remet dans le distributeur. Il est alors crédité d'un bon d'achat pour s'offrir de nouveaux livres", explique le fondateur de Yoteq. Comme il n'y a personne pour vérifier l'état de l'ouvrage, il reviendra au client qui en fera l'acquisition de valider s'il est bien conforme aux déclarations du vendeur.
Yoteq, qui est basé à Roissy, compte couvrir toute l'Ile-de-France avec ses distributeurs. Dans deux mois, cinq gares du Transilien vont l'accueillir. D'ici la fin de l'année, la start-up mise sur une vingtaine de machines installées, ce qui lui permettra d'atteindre le point d'équilibre. "Nous comptons sur des ventes de 10 à 20 livres par jour", précise le fondateur.
Pour distribuer son concept en province, la start-up compte séduire les professionnels du livre, éditeurs ou libraires, qui cherchent à développer leurs points de vente. Contre un loyer de 600 euros et un pourcentage des ventes, elles pourront installer une borne dans la gare de leur ville par exemple. Elles se chargeront alors de l'approvisionnement de la machine, celle-ci permettant de connaître à distance l'état du stock. L'objectif est d'avoir une centaine de bornes en 2020.