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Titres restaurant: Les Français perdent chaque année 700 millions d'euros

De nombreuses associations caritatives ont monté des opérations pour recueillir des titres restaurant.

De nombreuses associations caritatives ont monté des opérations pour recueillir des titres restaurant. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Alors que le montant des titres-restaurant a pu augmenter ce 1er janvier, un nombre croissant de salariés peinent à dépenser les sommes qui leur sont attribuées.

La valeur de vos titres-restaurants a pu augmenter ce 1er janvier. Avec l'inflation, le montant maximal exonéré de cotisations sociales pour l'employeur est passé de 5,92 euros par titre à 6,50 euros. Le montant maximal qu'un employeur pourra verser à ses salariés par jour de travail, pour ses repas ou ses courses alimentaires, passe donc de 11,84 euros à 13 euros.

Une bonne nouvelle pour les quelque 4,8 millions de salariés en France qui en bénéficient et qui les utilisent pour leurs repas les jours de travail ou pour faire leurs courses.

Avec l'augmentation de 10% du plafond, le risque de perte pourrait lui aussi augmenter. Car sur les 7,5 milliards d'euros de titres émis chaque année, près de 10% de ce montant n'est pas consommé. Selon les professionnels du secteur, ce sont 700 millions d'euros qui ne sont pas utilisés et qui perdent leur validité, soit plus de 145 euros par salarié bénéficiaire en moyenne. Des sommes perdues qui pourraient pourtant être utilisées dans les restaurants et les commerces alimentaires.

Des sommes difficiles à dépenser

C'est la numérisation de ces titres qui a accru le phénomène.

"Lorsque ces chèques repas n'étaient encore que sur support papier, le 0,5% périmé était remboursé en fin d'année par les émetteurs à leurs clients et redistribués aux oeuvres sociales des entreprises, comme imposé par la loi, indique dans les Echos Catherine Coupet qui dirige la start-up Open ! Eat qui émet des titres pour les entreprises. Depuis 2014 et la possible dématérialisation des titres, on est passé avec la carte à 10% des sommes non dépensées."

Conscients du problème, les émetteurs (dont les quatre plus importants Edenred, Sodexo, Up et Natixis) permettent de reporter d'une année sur l'autre les sommes non consommées. Pour autant, certains salariés ne les dépensent pas et laissent les montants s'accumuler sur leur compte.

Généralisation du télétravail, plafond quotidien autorisé de 25 euros, méconnaissance des sommes disponibles... Les raisons sont nombreuses pour expliquer cette non-consommation des titres.

Fin novembre dernier, plus de 35% des salariés sondés assuraient disposer d'entre 100 et 300 euros sur leur carte et près de 7% de 300 à 600 euros. Des sommes quasiment impossible à dépenser dans le temps imparti.

Une aubaine pour les opérateurs de titres qui peuvent faire fructifier ces sommes mais à laquelle de nouveaux acteurs tentent de s'attaquer. La start-up May propose ainsi de regouper dans une seule cagnotte simple à utiliser tous les avantages accordés aux salariés comme les repas, la mobilité, les chèques cadeaux ou les services divers. De son côté Open ! Eat met fin au prélèvement effectué en début de mois sur le salaire et ne débite le bénéficiaire qu'au moment de sa consommation. La start-up utilise de plus la carte bancaire pour pouvoir être utilisée dans davantage de commerces et ne prélève qu'une commission de 1,5% (contre 3 à 5% pour les acteurs historiques).

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco