Soirées loto: les organisateurs pourront finalement faire gagner des lots à plus de 150 euros

Des résidents d'un Ehpad jouent au loto à Aulnay-sous-Bois le 6 mai 2020 - Joel Saget AFP
Dans beaucoup de villes et villages, les associations culturelles ou sportives ont l'habitude depuis des décennies d'organiser des lotos. L'occasion pour les habitants de partager un moment festif, de tenter de gagner le gros lot et pour les associations de générer des recettes indispensables à leur fonctionnement.
C'est aussi une source de recettes pour les commerces de la ville et même pour les hôtels lors de "méga lotos" organisés dans certaines communes comme Pontivy (Morbihan).
Problème, dans certains cas, ces lotos sont parfois devenus de vrais business, loin de l'esprit associatif, organisés à grande échelle, dans de multiples endroits par les mêmes organisateurs avec des lots qui parfois peuvent atteindre plusieurs milliers voire plusieurs dizaines de milliers d'euros. Certaines associations ont réussi à générer de juteux bénéfices alors qu'elles sont à but non lucratif.
Associations en difficulté
Face à ces dérapages, le gouvernement a décidé en décembre 2020 de modifier l’article 5 du code de la sécurité intérieure, relatif aux jeux d’argent et de hasard. Il stipulait que la valeur de chacun des lots proposés au public, à l’occasion des lotos traditionnels organisés ne peut excéder 150 euros.
De quoi largement réduire l'attractivité de ces événements et donc le financement de beaucoup d'associations. Nombreuses ont été celles à dénoncer cette nouvelle réglementation, pointant le montant de 150 euros jugé dérisoire. Un mouvement également soutenu par de nombreuses mairies et élus.
"Cette mesure inquiète fortement les associations de proximité ayant pour habitude d'organiser un loto annuel, qui constitue pour elles une source majeure de recettes. Celle limitation risque de limiter l'attractivité de ces évènements et de constituer un frein à la participation du public. Ceci pourrait provoquer un manque à gagner non négligeable pour les associations (à caractère sportif, culturel, éducatif, social…) organisatrices dont les trésoreries ont été souvent fortement impactées par la crise sanitaire. À terme, c'est donc leurs activités et leur existence même qui pourraient être remises en cause", expliquait en octobre, dans une question au gouvernement Michel Dagbert, sénateur du Pas-de-Calais.
Mobilisation entendue
Mobilisation entendue par le gouvernement qui indiquait il y a quelques semaines par la voix de Sarah El Haïry, la secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et de l'engagement que ce plafond allait disparaître.
C'est aujourd'hui chose faite. Un décret paru au Journal Officiel ce 5 novembre stipule que la modification de l'article du code de la sécurité intérieure concernant ces jeux "est abrogé".
Objectif, "redonner de l'air aux associations", souligne le gouvernement qui ne donne pas de détails supplémentaires sur l'encadrement des abus constatés avant la crise sanitaire.