Pourquoi les trois-quarts des marchés locaux restent fermés

- - Ludovic Marin-AFP
Alors que le gouvernement et les organisations agricoles se sont mises d’accord sur un protocole sanitaire permettant aux marchés de rouvrir, 75% d’entre eux sont encore fermés ce jeudi, d’après la FNSEA.
Pourquoi? Parce que les préfets, à qui revient la décision d'autoriser ou non les marchés à se tenir, "ne reçoivent pas de demande de réouverture de la part des maires", explique Christiane Lambert, la dirigeante du syndicat.
Pour comprendre, il faut revenir au 24 mars dernier. Lassé de voir les Français agglutinés les uns aux autres entre les étals en plein confinement, le gouvernement avait décidé de fermer les marchés. Mais face à la détresse des agriculteurs qui perdaient un gros débouché, il a fait machine arrière. Trois jours plus tard, il publiait un protocole sanitaire pour permettre aux marchés de rouvrir en toute sécurité.
Ce texte préconise par exemple la mise en place d’un sens de circulation dans les allées, pour éviter que les badauds ne se croisent. Ou le marquage au sol des distances à maintenir entre les personnes dans la rue. Il impose également de mettre des barrières aux entrées et sorties du marché, où les visiteurs devraient se laver les mains.
Le problème, "c'est que c'est aux mairies de fournir aux exposants, qui leur versent des droits pour installer leur stand, tous les équipements pour se plier à ce code sanitaire", explique Christiane Lambert, la dirigeante de la FNSEA. Et visiblement, certaines municipalités n'ont pas très envie de s'en occuper, continue-t-elle.
Or pour la FNSEA, "le temps presse face au manque de débouchés criant des producteurs”. Elle demande donc aux élus nationaux et locaux d'“encourager les maires à ces réouvertures essentielles à la vie des territoires et des productions agricoles de proximité (fruits et légumes, produits fermiers, miel…)”.