Plus d'un Français sur trois adepte de la vente, de la location ou de l'échange entre particuliers

vinted - Vinted
LeBonCoin, Vinted, Airbnb, BlaBlaCar... ou encore les réseaux sociaux: autant de services en ligne qui permettent la vente ou l'échange de biens directement entre particuliers. Une pratique de consommation collaborative qui s'est développée à mesure du succès de ces plateformes.
Et selon une étude de l'Insee, en 2017, 36% des ménages avaient acheté, vendu, loué ou échangé gratuitement un bien ou un service avec d’autres particuliers à travers ces services au cours de l'année écoulée.
Dans la pratique, les ménages qui ont acheté à d’autres particuliers ont acquis le plus souvent des vêtements (25%), des biens ou services culturels (24%), des meubles (20%) ou des véhicules (16%). Les vendeurs se sont séparés le plus souvent de vêtements (28%), de véhicules (23%) ou de meubles (22%), observe le statisticien.
D'abord des vêtements et des biens culturels
Les échanges gratuits portent principalement sur des services (garde d’enfants, bricolage, etc.).
Pour la location payante, il s’agit surtout de louer un hébergement ou de faire du covoiturage. En effet, les trois quarts des ménages ayant pris en location un bien ou un service auprès de particuliers via Internet déclarent avoir loué un logement ou une chambre d’un particulier. Parmi les ménages ayant mis en location un bien ou un service en ligne, 72% ont proposé une place dans leur véhicule au titre du covoiturage payant.
Financièrement, cela se traduit par un montant de 200 euros sur l'année pour 60% des vendeurs. On est donc loin d'un apport important de revenus. Néanmoins, pour 12% des ménages vendeurs en ligne, le montant excède 1500 euros dans l’année. Ils ont le plus souvent vendu un véhicule d’occasion dans ce cas, explique l'Insee.
Côté acheteurs, 78% des ménages ont dépensé moins de 200 euros dans l’année, 46% moins de 50 euros.
200 euros de gain par an pour 60% des vendeurs
"La faiblesse des montants générés par les achats et les ventes entre particuliers s’explique par le fait qu’il s’agit de biens de seconde main, par le type de biens échangés (vêtements et biens culturels y sont majoritaires), mais également par un nombre de transactions limité: une à deux fois dans l'année pour deux tiers des acheteurs", commente l'Insee.
Si l'essor de ces pratiques est dû au succès des services en ligne dédiés (26% des ménages y ont recours), il est aussi le résultat de changements culturels de la part des consommateurs. Ces échanges "privilégient le partage et la proximité, favorisent le réemploi, réduisent l’empreinte écologique et permettent de faire des économies ou même de gagner de l’argent", peut-on lire.
Ou pas. 9% des ménages ont ainsi troqué, échangé ou proposé à d’autres ménages un bien ou un service gratuitement en 2017. "Si la plupart des échanges payants sont réalisés en ligne, les échanges gratuits de particulier à particulier se produisent par exemple lors de vide-greniers, via le bouche-à-oreille ou encore des petites annonces papier", note l'Insee.
Des pratiques plébiscitées par les plus jeunes et les plus diplômés
Ces échanges illustrent également l'appétence croissante des ménages pour les produits d'occasion. Ainsi, en 2017, 14% des ménages ont acheté d’occasion au moins un bien durable dans l’année, hors véhicules, soit deux fois plus qu’en 2006 (7%).
Autant de comportements qui caractérisent une frange assez précise de la population. "Les ménages qui commercent avec d’autres sont plus jeunes et plus diplômés", observe l'Insee. La pratique augmente avec le niveau de diplôme: 13% seulement des ménages dont la personne de référence est peu ou pas diplômée ont effectué une transaction contre 49% des ménages diplômés d’au moins un bac+3.
Les ménages cadres ou professions intermédiaires sont surreprésentés parmi les ménages ayant effectué un échange payant avec d’autres. Les ménages qui achètent, vendent ou louent entre particuliers appartiennent plus souvent qu’en moyenne aux 40% les plus aisés en matière de niveau de vie, ajoute l'étude.
Enfin, les ménages qui cumulent au moins trois types d’échanges collaboratifs sont encore plus jeunes et plus souvent diplômés du supérieur.
Et une chose est sûre, avec la crise du covid en 2020/2021, le volume de ces échanges et ventes entre particuliers a certainement pris un important coup de fouet.