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Petits colis: la CPME estime que le gouvernement ne prend pas la mesure de la situation

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L'organisation patronale souhaite la mise en place dès cette année d'une taxe forfaitaire de 25 euros sur chaque colis de moins de 150 euros en provenance de pays hors UE, ainsi qu'une révision "urgente" des seuils d'exemption douanière au niveau européen.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a déclaré mardi "un état d'urgence" pour "contrer l'invasion des petits colis" venus de la vente en ligne, et s'alarme que le gouvernement français "ne semble pas prendre la pleine mesure" de la situation, voire soit "à côté de la plaque". La CPME souhaite la mise en place dès cette année d'une taxe forfaitaire de 25 euros sur chaque colis de moins de 150 euros en provenance de pays hors UE, ainsi qu'une révision "urgente" des seuils d'exemption douanière au niveau européen, "sans attendre 2028" - date à laquelle Bruxelles pourrait supprimer l'exonération de taxe douanière sur les colis d'une valeur inférieure à 150 euros, arrivant depuis des pays extérieurs à l'Union européenne.

Elle réclame en outre la mise en place "de contrôles effectifs en matière fiscale, sanitaire, environnementale et de composition des produits". En effet, remarque la seconde organisation patronale française, "les barrières douanières imposées par Donald Trump à la Chine, font leur effet" et "les plateformes comme Shein et Temu se tournent massivement vers le marché européen, et en particulier vers la France", "inondant notre marché et menaçant nos commerces de proximité, notre industrie et nos emplois".

"Trump a su prendre des décisions rapides"

L'idée énoncée mardi par les ministres de Bercy d'imposer, dans le cadre d'une coalition européenne, des "frais de gestion" assez minimes à chaque colis, "si possible dès 2026", en attendant 2028, est "mieux que rien mais insuffisant. L'urgence, c'est maintenant", insiste la CPME. Lors d'une table ronde au Sénat sur le thème "Les entreprises françaises dans la guerre commerciale", à laquelle participaient aussi les représentants du Medef, de l'U2P (entreprises de proximité) et du METI (entreprises de taille intermédiaire), le président de la CPME Amir Reza-Tofighi a été plus virulent encore. Avec les propositions de mardi, "on est complètement à côté de la plaque", a-t-il dit.

"Dans deux ou trois ans, on va faire une commission d'enquête pour savoir pourquoi on a tué notre commerce en France, si on n'est pas capable de prendre des décisions rapides et impactantes", a poursuivi Amir Reza-Tofighi.

"Trump en tout cas, a-t-il lancé, a su prendre des décisions rapides sur ce point-là." En matière de contrôles, la CPME réclame l'application immédiate d'une déclaration obligatoire par les plateformes, de contrôles statistiques systématiques et de condamnations basées sur les statistiques de fraudes en cas de manquement.

TT avec AFP