Pénurie de sapins de Noël au Québec: les producteurs français se veulent rassurants

C'est un des achats rituels des fêtes de fin d'année, mais le sapin de Noël va-t-il subir les conséquences des hausses de prix voire de pénuries comme d'autres produits de consommation?
Au Québec cette année, c'est un peu la panique, les producteurs font face à une pénurie sans précédent, provoquée notamment par une baisse de la production et à un manque criant de main d'oeuvre. Conséquence: une hausse moyenne des prix de 15 à 25%. Une situation qui ne s'observera pas en France cette année, assure la profession.
"Il n'y aura pas de pénurie, nous avons eu une très bonne année en termes climatiques, les arbres sont de très bonne qualité, les prix seront les mêmes", précise à BFM Business, Vincent Houis, porte-parole de l'Association française du sapin de Noël naturel.
C'est d'ailleurs en ce moment que les producteurs commencent à couper les arbres.
Production hexagonale forte
Surtout, la France dispose d'une production locale puissante qui permet de répondre quasiment à la demande hexagonale.
"Il n'y a aucune importation depuis l'Amérique du Nord car leurs sapins sont très différents des notres, ils ne correspondent pas aux attentes des européens qui veulent des sapins ouverts et pas taillés comme en Amérique du Nord. La France importe environ 20% de sapins depuis la Belgique et le Danemark", poursuit le responsable.
Néanmoins, le contexte économique en France pourrait inciter les ménages à renoncer à certains achats. Selon une récente étude d'Opinion Way pour Proximus, 45% des Français déclarent qu'ils n'achèteront pas de sapin cette année à cause de la flambée des prix, notamment dans l'énergie.
Pour la filière, un tel repli est difficile à envisager. Ils se basent notamment sur la très particulière année 2020 où malgré les restrictions appliquées en novembre (le sapin a d'abord été considéré comme un produit non-essentiel avant d'être autorisé à la vente), les ventes ont terminé en hausse. "Noël, le sapin, sont autant de soupapes pour les gens", rappelle Vincent Houis, et cela ne devrait pas changer cette année.
L'an passé, 20% des foyers ont acheté un sapin naturel
En effet, 20% des foyers (5,7 millions) ont acheté un sapin de Noël naturel en 2020 (contre 19,9% un an plus tôt et 19,8% en 2014) pour un chiffre d’affaires de 170,5 millions d’euros et un prix moyen de 29,60 euros, un montant en constante hausse depuis 2008 où il était de 22,40 euros.
Le Nordmann reste la référence des Français et représente 80,4% en volume et 83,8% en valeur, ce qui tire les tarifs vers le haut. Son prix moyen était de 30,10 euros, tandis que le prix moyen d’un Épicéa, de plus en plus délaissé, est de 22,60 euros.
Tendance à noter également, les Français plébiscitent davantage les sapins de Noël imposants. Ces grands modèles de plus de 1m50 représentent désormais 43% des sapins naturels en volume (+5 points vs 2019). Là encore, cette tendance permet au secteur de voir le prix moyen progresser.
En ajoutant les sapins artificiels, dont les ventes sont en baisse depuis plusieurs années (2,7% des foyers en ont acheté un l'an passé), le chiffre d'affaires global du secteur atteignait 197,6 millions d'euros l'an passé contre 196 millions en 2019 et 172 millions en 2015.