Pains au pavot contenant trop d'opium: la DGCCRF alerte les fabricants

L’exposition à des teneurs en alcaloïdes élevée est susceptible de faire apparaître des symptômes de type somnolence, confusion, fatigue... - Pasja100- Pixabay - CC
Un petit pain au pavot peut faire beaucoup d’effet. Alertée l’année dernière par le Centre Antipoison de Paris sur une teneur préoccupante en alcaloïdes opiacés dans une baguette au pavot, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené une enquête sur le territoire national.
En vue de les analyser, ses services ont prélevé des graines de pavot destinées à être vendues en vrac aux consommateurs et des produits transformés en contenant (biscuits, crackers, pains…). Les prélèvements ont été faits dans 15 départements et ont été envoyés au laboratoire de Strasbourg.
Les résultats sont globalement rassurants. "Les teneurs en équivalent morphine dosées dans les pains et les baguettes prélevés dans le cadre de cette enquête étaient bien plus faibles et bien moins préoccupantes que celle signalée par le Centre Antipoison de Paris", constate la DGCCRF dans un communiqué.
Cependant sur les 31 échantillons, 7 produits de boulangeries (1 brioche, 2 bagels et 4 pains) se sont révélés impropres à la consommation, et un échantillon de graine non satisfaisant en raison d’un léger dépassement de la valeur cible en morphine.
Les acteurs de la filière appelé à être plus vigilants
La répression des fraudes estime que les opérateurs de la filière ne prennent pas en compte ce risque sanitaire que représentent les dépassements de la dose de référence en alcaloïdes opiacés.
Concrètement, les graines de pavot sont obtenues à partir du pavot à opium, mais elles ne contiennent normalement pas d'alcaloïdes d’opium. Si c’est le cas, c’est qu’elles ont été contaminées à la suite de dommages causés par des ravageurs ou pendant la récolte. C’est pourquoi la DGCCRF demande aux acteurs de la filière d’utiliser des procédés permettant de réduire la teneur en alcaloïdes des graines, et d’être rigoureux sur le procédé de fabrication et de réaliser des autocontrôles.
L’exposition à des teneurs en alcaloïdes élevée est susceptible de faire apparaître des symptômes de type somnolence, confusion, fatigue, rougeur du visage, démangeaisons, bouche sèche, nausées, vomissements, constipation, rétention d’urine, énumère l'autorité européenne de sécurité alimentaire. Les femmes enceintes, les nourrissons, les personnes de plus de 75 ans et les personnes souffrant de problèmes de santé présentant une fonction respiratoire altérée sont les plus sensibles aux effets indésirables de la morphine.