Noël: 1 Français sur 5 compte offrir des jeux à gratter à des mineurs, malgré le risque d'addiction

Plusieurs jeux à gratter de la Française des Jeux (Illustration). - Thomas Coex - AFP
Faciles à acheter, peu coûteux, ludiques: les jeux à gratter de la Française des Jeux se retrouvent souvent au pied du sapin de Noël. Parfois la tentation est grande de les offrir aux enfants ou adolescents, une bien mauvaise idée selon l'Autorité nationale des jeux qui a mené une enquête* sur ce thème.
Une personne interrogée sur cinq (20%) a en effet l'intention d'offrir ces jeux (présentés sous forme de pochettes pour Noël) à des mineurs (25% l'ont déjà fait). Surtout, 14% des parents affirment même qu’ils offriront un jeu de grattage à leurs enfants.
Risque d'addiction
Or, la loi interdit ces jeux aux moins de 18 ans. Mais le principal problème pour l'ANJ est d'un autre ordre. Tout comme la première cigarette, offrir ce type de jeux à un mineur peut initier un début d'addiction.
"Les études montrent que plus le jeu d'argent est précoce, plus le risque d'addiction est grand. Avec cette enquête, l’ANJ souhaite rappeler aux parents que le jeu d’argent n’est pas anodin, et que cette activité ne doit pas être banalisée", souligne dans un communiqué Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l'ANJ.
"S’ils ne devaient retenir qu’une chose, c’est que le jeu d’argent, ce n’est pas un jeu d’enfant!."
C’est en effet en général avec ce type de jeux que les 15-17 ans débutent leur pratique, confirme l’étude ENJEU Mineurs.
Paradoxes des parents
Pourtant, les adultes savent bien que ces jeux sont à double-tranchant. Ainsi, 93% des personnes interrogées estiment que les enfants qui jouent aux jeux d’argent risquent de développer une addiction.
L'enquête montre aussi que plus de la moitié des personnes interrogées estiment "inconcevable" d’offrir des jeux de grattage (ou jeux instantanés) à des enfants.
Encore plus paradoxal, 94% des Français considèrent que les jeux d’argent "sont une activité dangereuse pour les enfants", devant les réseaux sociaux juste après la drogue et l'alcool. Et 77% des personnes qui ont déjà offert un jeu à gratter à un mineur ont conscience que ces jeux leur sont interdits.
Enquête réalisée du 5 au 9 décembre par Toluna-Harris Interactive, auprès de 2.073 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.