Négociations commerciales: Michel-Edouard Leclerc assure avoir obtenu "pas mal de baisses de prix"

"On a bien négocié", se félicite Michel-Edouard Leclerc quelques semaines après la fin des négociations commerciales entre distributeurs et industriels agro-alimentaires. "On a obtenu quand même de la déflation, a assuré le président du comité stratégique des centres Leclerc au micro de RTL. On vient de négocier pas mal de baisses de prix et en tout cas une inflation inférieure à 1% sur un an." Après la forte inflation alimentaire observée ces dernières années, le patron de la grande distribution constate une consommation "très intelligente et arbitrée" mais qui "tient son rang" de la part des clients.
"Il faut laisser les consommateurs choisir. Ils ne sont pas idiots et lisent les informations."
Michel-Edouard Leclerc déplore la récente prolongation de l'encadrement des promotions pour les produits d'hygiène et d'entretien jusqu'en avril 2028 par les députés. "Si le politique veut renouer avec sa population, on n'interdit pas les super promos sur les couches, les lessives, estime-t-il. Ils nous interdisent de vendre moins cher." Il critique également la prolongation d'une mesure obligeant les supermarchés à prendre au moins 10% sur les denrées alimentaires, dispositif censé protéger la rémunération des agriculteurs: "ça va peut-être enrichir les distributeurs et les industriels mais pas les agriculteurs."
"Trump est en train de stresser le marché"
Alors que Donald Trump annonce d'importants droits de douane depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président du comité stratégique des centres Leclerc appelle à la prudence, rappelant que "c'est la Commission européenne qui a commencé à parler de renégociation sur les droits de douane du bourbon."
"Trump est en train de stresser le marché. Cela produit des effets sur les taux d'intérêt et les décisions d'investissement. Il commence très fort sur les droits de douane mais on va voir comment la Commission européenne va réagir."
Cependant, le patron de la grande distribution n'écarte pas une réponse ciblée, sous la forme d'un boycott notamment, vers des produits américains vendus dans ses points de vente. "C'est un mouvement qui se met en place aujourd'hui dans l'Europe du Nord, observe-t-il. Il est à l'initiative des consommateurs et je pense que les producteurs de marques américaines en Europe doivent écouter ce message. C'est évident qu'il y aura un réflexe nationaliste si Trump frappe un peu trop fort les viticulteurs avec les droits de douane."