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Les Français délaissent le vin et lui préfèrent désormais la bière

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La consommation de vin tranquille et effervescents a nettement reculé dans les habitudes des Français, au profit de la bière, en pleine croissance.

Le tire-bouchon reste dans le tiroir, les Français lui préfèrent le décapsuleur: d'année en année, le vin perd du terrain au profit de la bière dans les habitudes de consommation. La blonde est désormais plus populaire que le rouge, selon une étude de l'office agricole FranceAgriMer.

Bière ou vin, comment notre consommation d’alcool a-t-elle évolué?
Bière ou vin, comment notre consommation d’alcool a-t-elle évolué?
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Sur la moyenne des années 2019-2023, les vins tranquilles et effervescents représentaient 40% des volumes d'achats de boissons alcoolisées d'un ménage français pour sa consommation à domicile. S'il semble encore élevé, ce chiffre s'est toutefois affaissé de 18 points par rapport à la moyenne des années 2007-2011, où les vins monopolisaient encore plus de la moitié des volumes d'achats (58%).

Les bières, elles, ont doublé les vins. Ces dernières représentaient 45% des volumes d'achats de boissons alcoolisées en 2019-2023, contre 29% en 2007-2011. Elles dépassent désormais leurs concurrents d'une bonne tête. "Sur les 18 points perdus par les vins, 16 points sont récupérés par la bière", souligne l'étude de FranceAgriMer, appuyée sur les données du panéliste Kantar Worldpanel.

L'alcool en baisse constante

Depuis les années 1960, la consommation de boissons alcoolisées ne cesse de diminuer en France, une tendance encore accélérée par la crise sanitaire. Un ménage en achetait 58 litres en moyenne à l'année sur la période 2019-2023, se délestant de 14 litres (-19%) par rapport aux années 2007-2011.

Dans le détail, les volumes de vins se sont effondrés. Du côté des vins tranquilles, un ménage français en a acheté 17 litres de moins (-45%) à l'année en 2019-2023 qu'en 2007-2011, abandonnant également 1 litre de vin effervescent (-31%). Au contraire, pour la bière, il en a acheté 5 litres (+26%) supplémentaires entre 2007-2011 et 2019-2023. Un ménage français achète aujourd'hui davantage de bière (26 litres à l'année) que de vin (24 litres à l'année), tranquille et effervescent ensemble.

S'ils ont perdu des volumes, les vins ont également égaré des acheteurs. Selon l'étude de FranceAgriMer, 82% des ménages français achetaient des vins tranquilles en 2019-2023 (-7 points par rapport aux années 2007-2011) et 45% achetaient des vins effervescents (-11 points). À l'inverse, les bières séduisaient 80% des ménages français en 2019-2023 (+6 points), à jeu égal maintenant avec les vins tranquilles.

Moins chère, plus accessible

La sensibilisation aux effets néfastes sur la santé et l'adoption de modes de vin plus sains, soutenus par une pression sociale moins forte qu'auparavant, poussent les Français à modérer leur consommation de boissons alcoolisées. Dans ce contexte, la bière profite d'une plus faible teneur en alcool (entre 4% et 6% en général) que le vin (entre 12% et 14%). En outre, elle profite d'une image plus décontractée et plus accessible que le vin, souvent associé aux repas prolongés et formels.

Autre argument de poids: son prix. Le prix moyen d'un litre de bière acheté par un ménage français pour sa consommation à domicile s'élevait à 2,60 euros en 2019-2023 selon cette même étude. Bien loin du prix moyen pour un litre de vin tranquille (5 euros) ou un litre de vin effervescent (12 euros).

En parallèle, l'offre s'est considérablement étoffée dans le monde de la bière. De nombreuses brasseries ont ouvert leurs portes, notamment des micro-brasseries locales, s'adonnant à une stratégie de "premiumisation" de la bière, également stimulée par les grands producteurs industriels. La popularité des bières sans alcool (intégrées dans la catégorie des bières par FranceAgriMer) a aussi apporté sa pierre à l'édifice.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV