Les députés hostiles aux forfaits "téléconsultation"

Les députés de la commission des Affaires sociales ont affiché mercredi leur hostilité aux forfaits "téléconsultation" comme celui proposé par le groupe de cliniques privées Ramsay, appelant à rester "vigilants" face au risque d'ubérisation de la médecine.
Ramsay propose depuis plusieurs mois un forfait mensuel à 11,90 euros, qui donne accès à des téléconsultations 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Le forfait n'est pas remboursé par la Sécurité sociale, mais les prescriptions le sont, au même titre qu'une consultation normale.
Cette offre a été accusée de contribuer à créer une médecine à deux vitesses, et de prélever au bénéfice de ses abonnés du temps disponible de médecins, alors que ceux-ci ne peuvent déjà pas répondre à toute la demande de soins.
Seulement 47 abonnements
"Nous ne souhaitons pas le développement de ce type d'offre, et j'appelle à ce qu'elle cesse", a déclaré Pierre Dharréville (PCF, Bouches-du-Rhône), corapporteur avec Stéphanie Rist (Ensemble, Loiret) d'une "mission flash" sur l'offre Ramsay.
"Si cette offre devait perdurer, il faudrait rapidement regarder ce que nous devons faire en la matière", a-t-il ajouté.
Le court rapport de Pierre Dharréville et Stéphanie Rist, soutenu par tous les députés présents lors de sa présentation, relève de toute façon que l'offre de Ramsay a été "un flop commercial", avec seulement 47 abonnements actifs au 29 juin 2023. Le rapport distingue toutefois cette offre de la téléconsultation en général.
"On ne peut pas dire que la téléconsultation n'a pas d'intérêt", a estimé Stéphanie Rist.
La rapporteure générale de la commission des Affaires sociales n'a pas écarté ainsi la possibilité d'un assouplissement du plafond de temps passé en téléconsultation pour certaines spécialités.
Actuellement ce plafond est fixé à 20% pour tous les médecins, alors que certaines spécialités comme la psychiatrie se prêtent mieux que d'autres à ce mode d'exercice.
"Ce qui me paraît important, c'est que l'exercice en présentiel doit être majoritaire", pour un médecin, a déclaré Stéphanie Rist.