"Jusqu'à 10%": Michel Biero (Lidl France) juge "inacceptables" les hausses de prix réclamées par les multinationales

Après Intermarché et Coopérative U, Lidl dénonce à son tour les pratiques des industriels. À peine ouvertes, les négociations commerciales entre la grande distribution et les géants de l'agroalimentaire démarrent "sous haute tension", a reconnu sur BFMTV le vice-président de Lidl France, Michel Biero.
"C'est très, très compliqué cette année. Comme tous les ans je dirais, mais cette année particulièrement parce que ça fait quand même deux ans qu’on prend des hausses (de prix) très importantes" alors qu''il y a énormément de matières premières qui sont à la baisse", a affirmé le dirigeant, assurant que son but est de "baisser les prix" en 2025.
S'il reconnaît que certaines matières premières comme le cacao continuent de voir leurs prix grimper en flèche, "la plupart" sont orientées à la baisse. Malgré cela, "les multinationales qui vendent ces produits de grandes marques viennent (demander) des hausses jusqu'à 10%, c'est juste inacceptable", a-t-il déploré. À titre de comparaison, les PME "sont sur des demandes de 2 à 3%".
"Ils viennent avec la plus grande des opacités"
"Ce qu'il faut que les Français sachent c’est qu’actuellement, on négocie que les marques nationales, les grandes marques. Les marques de distributeur qui composent 90% de notre assortiment sont négociées tout au long de l’année. Donc on a une visibilité très claire sur le coût des matières premières", a poursuivi Michel Biero.
En outre, il assure que les multinationales "ne justifient pas" les hausses de prix réclamées. "Ils viennent avec la plus grande des opacités depuis toujours et il faut accepter ces hausses si vous voulez qu'ils continuent à vous livrer", a poursuivi le vice- président de Lidl France, appelant à réformer "d'urgence" la "loi de modernisation de l'économie qui régit les négociations avec ces grandes marques et qui crée de l'opacité".
Il y a quelques jours, Thierry Cotillard, patron du Groupement Mousquetaires (Intermarché, Netto...), et son homologue de Coopérative U, Dominique Schelcher, déploraient également les demandes de hausses de prix des industriels qui pouvaient monter "jusqu'à 8%". "On a des industriels que je qualifierais d'irresponsables", avait lâché Thierry Cotillard. Les discussions sont toutefois loin d'être terminées puisque négociations commerciales doivent prendre fin le 1er mars.