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"Je ne peux pas vous dire que c'est possible": Michel-Edouard Leclerc botte en touche sur l'utilisation du titre-restaurant dans les supermarchés

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Invité du 20 heures de BFMTV mercredi soir, le président du comité stratégique des centres Leclerc a évoqué l'utilisation des titres-restaurant pour les courses alimentaires, en théorie suspendue par la censure du gouvernement de Michel Barnier.

Les Français ne peuvent-ils vraiment plus payer toutes leurs courses alimentaires avec leurs titres-restaurants? Sur le plateau de BFMTV mercredi soir, Michel-Edouard Leclerc a préféré jouer la montre en s'en remettant à l'action du nouveau gouvernement sur ce sujet.

"Officiellement, je ne peux pas vous dire que c'est possible, a-t-il indiqué. Dans la réalité, c'est une impréparation de ce dossier par les parlementaires, c'est une victimisation de la censure. Le gouvernement a déjà annoncé qu'il va très vite prendre des dispositions pour clarifier le système."

"Si je vous dis qu'on se met dans l'illégalité, je me fais taper", précise Michel-Edouard Leclerc.

Le président du comité stratégique des centres Leclerc assure ainsi qu'il "respecte la loi" et confirmé l'existence d'une "liste de produits éligibles aux tickets repas".

"On est dans une période que le député lambda n'a pas anticipée, constate le patron de la grande distribution. On nous dit 'on va vous le rétablir' mais objectivement, la loi ne l'a pas encore rétabli."

Désaccord entre députés et sénateurs sur la durée de prolongation

Mi-décembre, le Sénat a inscrit à son ordre du jour du 15 janvier une proposition de loi visant à prolonger l'utilisation des titres-restaurant pour les courses alimentaires au supermarché, une possibilité suspendue par la censure du gouvernement. Déjà adopté par l'Assemblée nationale, ce texte devait être examiné il y a quelques semaines au sein de la chambre haute si le gouvernement de Michel Barnier n'avait pas été renversé.

La loi ne permettait d'acheter certains produits alimentaires au supermarché avec des titres-restaurant que jusqu'au 31 décembre 2024 et la prolongation de cette dérogation n'a pas achevé à temps son chemin parlementaire pour entrer en vigueur avant la date butoir.

Les deux chambres du Parlement ne sont toutefois pas encore d'accord sur le calendrier de la mesure: l'Assemblée a voté pour une prolongation jusqu'à fin 2026, tandis que le Sénat a opté pour une limite à fin 2025 durant ses travaux en commission. Si cette version est maintenue par la chambre haute, le texte devra à nouveau poursuivre sa route au Parlement, repoussant encore sa promulgation potentielle.

Timothée Talbi avec AFP