Jambon, nuggets, bacon... Les restaurants doivent désormais indiquer l'origine des viandes transformées

Les restaurants et les cantines devront désormais afficher l'origine des viandes transformées que l'on retrouve dans leurs assiettes, comme le jambon, les nuggets ou le bacon. Si la mention de l'origine géographique était déjà obligatoire pour les viandes achetées crues (et les œufs), un récent décret du gouvernement l'a étendu aux viandes transformées. Une demande récurrente des éleveurs français face à la concurrence des importations étrangères.
"Ça ne va pas nous changer grand-chose", réagit la gérante d'une crêperie du centre-ville de Lille auprès de BFMTV. Pour cette restauratrice, c'est le moment de faire un point sur sa carte. "Je vais devoir donner l'origine du jambon, du bacon... Pour le poulet, c'est déjà fait", résume-t-elle en parcourant son menu. Il y a aussi l'andouille, mais "c'est de l'andouille de Guémené, c'est français, on est tranquille". Reste que les fournisseurs ne précisent pas forcément l'origine des viandes utilisées dans les produits transformés, comme le jambon.
"S'il ne l'est pas, je veux bien acheter du jambon français, mais je ne vais pas pouvoir le faire du jour au lendemain s'il est 20% plus cher", estime-t-elle.
"On n'a pas encore le détail"
Selon le décret entré en vigueur le 7 mars, les restaurateurs doivent désormais mentionner le pays d'origine de l'animal. S'il a été élevé dans un pays et abattu dans un autre pays, les deux origines doivent être indiquées. Sous certaines conditions, l'indication géographique peut être remplacée par la mention "Union européenne" ou "hors Union européenne". S'il est précisé que ces informations doivent être portées à la connaissance du consommateur "de façon lisible, visible et distincte", les restaurateurs restent encore, eux, dans le flou.
"On n'a pas encore le détail intégral. On ne sait pas si c'est quelque chose qui va devoir être mis sur la carte, si c'est juste un affichage à l'entrée de l'établissement, si c'est un affichage sur le bar", note Sébastien Vermeulen, vice-président de la section lilloise de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie-restauration. "Effectivement, ça peut ne pas avoir d'impact si c'est un simple affichage, que ce n'est pas sur la carte", de même que l'origine des viandes crues aujourd'hui, avance-t-il.
Tout manquement à cette nouvelle obligation est passible d'une amende administrative pouvant aller jusqu'à 1.500 euros pour une personne physique et jusqu'à 7.500 euros pour une personne morale.