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Elisha Karmitz (cinémas MK2): "nous ne sommes pas encore au niveau de 2019"

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Invité de BFM Business, le directeur général du réseau de salles obscures observe une reprise très hétérogène en fonction des films. Et s'inquiète du retour éventuel de nouvelles restrictions.

Une reprise en demi-teinte. Si les Français sont nombreux à retourner dans les cinémas depuis la réouverture des salles le 19 mai dernier, certains spectateurs manquent encore à l'appel. D'où une activité encore inférieure à la période d'avant-crise: la fréquentation serait ainsi encore en recul de 22% par rapport aux années précédant le Covid.

Comme le confirme Elisha Karmitz, directeur général des cinémas MK2 (200 écrans en France) sur le plateau de Good Morning Business ce mardi, "on sent un public jeune qui est très en demande avec des films comme Dune qui marchent très fort auprès d'eux. Mais il y a une partie du public un peu plus âgé qui fait parfois défaut".

"C'est vrai que certains films ne trouvent pas leur public, on sent qu'il y a une polarisation sur certains films, certains marchent très fort, d'autres ne rencontrent pas du tout leur public. C'est un problème. Pour MK2, on n'est pas encore au niveau de nos entrées de 2019 ou 2018 mais on s'en approche, la situation est contrastée", poursuit-il.

Diversification

"Mais on bénéficie de notre travail pendant la période du Covid et donc on est plutôt mieux-disant par rapport au marché et nos compétiteurs", souligne le dirigeant.

Le groupe qui réalise 100 millions d'euros de chiffre d'affaires peut également compter sur la diversification qu'il a engagé avec l'ouverture d'un hôtel thématique, le Paradisio qui permet notamment de regarder des films récents dans sa chambre avec des écrans de 3 mètres.

"On a voulu être dynamique, se réinventer. L'Hôtel Paradisio marche extrêmement bien. On veut montrer qu'on peut hybrider les nouvelles formes de création. aujourd'hui, il n'y a plus d'un côté le cinéma, d'un côté la musique, la mode. C'est en hybridant ces formes de création qu'on arrive à faire des choses nouvelles", explique Elisha Karmitz.

Pour autant, la reprise épidémique est comme une épée de Damocles pour le secteur qui craint le retour des restrictions comme devoir à nouveau imposer des jauges dans les salles.

Même si le secteur a déjà éprouvé les protocoles sanitaires, le responsable s'atteche à rappeler que "les salles de cinéma ne sont pas des lieux de contamination. Il y a évidemment une inquiétude même si les spectateurs sont habitués à adopter ces restrictions. La menace pèse sur tout le monde".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business