+7,9% d'inflation en grande distribution en août: les ménages modestes les plus touchés

Alors que l'inflation a frôlé les 8% en août en grande distribution, les produits premiers prix ont progressé de près de 13%.

Ça grimpe encore. Après une hausse des prix de 4,9% en juin et de 6,7% en juillet, l'inflation poursuit son accélération en grande distribution. Selon des premières données de Iri révélées par LSA, les prix en grandes surfaces ont progressé de 7,9% en août.

Une hausse qui touche tous les circuits de distribution (+7,7% pour les hypers, +8,37% pour les magasins de proximité, +8,66% pour les enseignes à marques propres comme Aldi ou Lidl) et désormais presque tous les rayons.

"Toutes les catégories des PGC FLS sont désormais en inflation, à l’exception des seuls apéritifs anisés, dont le prix est toujours en légère baisse", constate Emily Mayer, directrice business insight d'Iri France.

C'est la viande qui est toujours de loin le produit le plus inflationniste. Les viandes surgelées coûtent en moyenne 28,74% plus cher qu'il y a un an à la même époque. Les viandes hachées affichent une hausse de 21,82% devant les pâtes (+19,78%), les rouleaux d'emballages de type papier aluminium (+18,35%) et les mouchoirs en papier (+18,21%).

Près de 13% d'inflation sur les premiers prix

Les catégories les moins inflationnistes restent principalement les produits d'hygiène comme le maquillage (+0,29%), les assouplissants (+0,68%) ou encore les après shampooings (+1,27%). A noter enfin les apéritifs anisés comme le pastis restent les seuls produits déflationnistes avec un léger tassement des prix moyens de 0,7% en août.

"Si le niveau d’inflation est relativement homogène entre les circuits, de lourdes disparités subsistent entre les enseignes avec un écart de 24 points entre les deux enseignes les plus chères et les deux moins chères, constate Emily Mayer. La disparité est également toujours forte entre les marques: les premiers prix affichent +13% d’inflation, soit quasiment le double du niveau des marques nationales." 

Les prix des produits de grandes marques ont progressé de 6,82% en août alors que ceux de marque de distributeur (MDD) ont enflé de 10,67% et les premiers prix ont frôlé les 13% (12,87%).

Un écart qui pénalise particulièrement les Français modestes davantage acheteurs de ces produits premiers prix. Si les ménages aisés peuvent amortir le choc en achetant plus de produits de marques de distributeur ou de premiers prix (qui restent moins coûteux malgré l'inflation), les consommateurs qui achètent principalement des premiers prix sont contraints d'acheter moins.

"Ces hausses sont de plus en plus difficiles à supporter pour les Français qui, pour encaisser ce choc, sont obligés d’acheter des produits moins chers, de descendre en gamme, analyse Emily Mayer. Les années de déflation avaient nourri un long cycle de premiumisation des achats que le retour de la hausse des prix, massive et rapide, est en train de casser mois après mois."

En juillet, les consommateurs français avaient dépensé en moyenne 6,4% de plus qu'un an plus tôt tout en achetant moins de produits (-0,9%). Ce sont les produits premiers prix qui se sont envolés. Le chiffre d'affaires de cette catégorie s'est envolé de plus de 23% en juillet tiré par une inflation plus importante mais aussi des volumes d'achats en très forte hausse.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco