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Comment la SNCF a augmenté en douce les tarifs des TGV pour certains abonnés

La SNCF a annoncé  une augmentation des tarifs des TGV de 5% en moyenne à partir du 10 janvier 2023

La SNCF a annoncé une augmentation des tarifs des TGV de 5% en moyenne à partir du 10 janvier 2023 - Denis Charlet © 2019 AFP

Les porteurs de carte Avantage bénéficient de tarifs plafonnés sur leur trajet. Depuis le 1er février, ces plafonds ont augmenté de 20 euros sur cinq grandes destinations du fait du changement de la méthode de calcul du temps de trajet.

Combien dure un Paris-Rennes en TGV? Ou un Lille-Lyon? La question a son importance pour votre portefeuille. Or depuis le 1er février, la SNCF apporte une réponse différente à cette question. C'est ce qu'ont constaté les porteurs de cartes Avantage, comme le révèle L'Informé.

Cette carte qui coûte 49 euros pour un an permet d'avoir des réductions de 30% sur des billets TGV INOUI et Intercités. En cas de forte fréquentation sur un trajet, le tarif augmente mais ne peut malgré tout pas dépasser un certain plafond. La SNCF vous garantit un prix de 49 euros pour un trajet qui dure moins de 1h30, 69 euros pour un trajet compris entre 1h30 et 3h et 89 euros pour une durée supérieure à 3 heures.

Sauf que sur un même trajet plusieurs durées peuvent vous être proposées en fonction des éventuels arrêts. Prenons le Lyon (Part Dieu)-Lille (Europe) par exemple. Sur le site de la SNCF, on peut acheter des billets pour un trajet de 2h58, de 3h01, de 3h06 ou encore de 3h28. Or on l'a vu, le plafond du prix du billet change lorsqu'on a dépassé les 3 heures.

Et c'est là que la SNCF a changé son calcul sans en avertir ses usagers. Jusqu'au 1er février, le plafond pour un Lyon-Lille était à 69 euros car il y a des trajets de moins de 3 heures. Désormais ils sont à 89 euros car en moyenne les trajets durent plus de 3 heures.

"Mieux refléter le temps de parcours"

Joint par BFM Business, la SNCF confirme avoir modifié sa méthode de calcul le 31 janvier.

"Les prix plafonnés de la carte Avantage sont désormais calculés en fonction du temps de parcours moyen observé sur un trajet sans correspondance (conformément aux conditions générales de vente), afin de mieux refléter la réalité du temps de parcours des voyageurs", assure la compagnie.

Cinq destinations seulement sont concernées, il s'agit de:

  • Paris-Rennes,
  • Paris-Lorient,
  • Paris-Poitiers,
  • Lille-Lyon
  • et Lille-Strasbourg.

Ces trajets sont donc officiellement plus longs pour la SNCF depuis une semaine.

La compagnie rappelle toutefois que cette hausse ne concernera pas tous les voyageurs. Seulement ceux qui prennent par exemple un billet à la dernière minute et qui n'ont plus que des billets au plafond.

"Les prix plafonnés modifiés pour ces cinq destinations ne concernent que les paliers de prix les plus élevés de 2nde classe, rappelle la SNCF. La majorité des voyageurs avec la Carte Avantage voyagent à un prix inférieur au prix plafonné. Ces prix plafonnés sont en effet atteints dès lors que les TGV sont fortement demandés comme sur des périodes de pointe."

Les voyageurs, pour être honnête, bénéficiaient auparavant des plafonds les plus bas, même lorsque leur trajet dépassait la durée. Sur les Paris-Rennes par exemple, vous bénéficiez du plafond à 49 euros même quand votre voyage excédait 1h30.

Mais l'absence de communication de la compagnie sur ce point a crispé les usagers même si la SNCF explique avoir informé les élus de Bretagne sur ces changements.

D'autant que les plafonds avaient déjà augmenté en août 2023 de 10 euros. Autrement dit un porteur de carte Avantage payait un plafond de 39 euros en juillet dernier, il paie désormais 69 eurors (hausse de 10 euros + changement du calcul de la durée). Ca commence à faire mal au porte-monnaie.

Alors que la compagnie s'apprête à dévoiler les nouveaux tarifs des TGV pour 2024 qui devraient à nouveau augmenter, la colère monte parmi les usagers réguliers. Cette semaine ce sont les abonnés TGV Max Actif et TGV Max Actif+ qui ont décidé de ne pas présenter leurs titres de transport lors des contrôles pour protester contre l'inflation de ces abonnements.

Frédéric Bianchi avec Olivier Chicheportiche