"C'est pas Versailles ici!": la pub Total qui ne fait pas rire tous les Versaillais

Le Château de Versailles - Image d'illustration - Pierre Verdy - AFP
Il s'agit probablement d'une des campagnes publicitaires les plus marquantes de l'année 2019. En avril passé, Total Direct Energie diffusait un spot d'une quarantaine de secondes présentant un père de famille, passablement énervé contre la consommation d'énergie de ses enfants. A plusieurs reprises, l'expression populaire "C'est pas Versailles ici!" est utilisée.
Passe d'armes sur Twitter
Une utilisation répétée du nom de la cité royale qui, selon Le Parisien, n'a été que très peu goûtée par le maire de la ville, qui n'a pas manqué d'égratigner la multinationale dans un tweet de novembre dernier.
Ce jour-là, François de Mazières, l'édile DVD (divers droite) de la ville, s'était indigné contre un vote du parlement qui avait maintenu l'huile de palme parmi les biocarburants, et en avait également profité pour régler ses comptes.
"On n'est pas à Versailles, quand on fait voter subrepticement un amendement contre l'environnement. On l'est encore moins quand on utilise le nom Versailles dans des publicités sans en demander l'autorisation", avait-il écrit, visant directement Total.
"Lamentable et péjoratif"
Au-delà de ce message, il semble que l'utilisation du nom de la ville dans cette campagne divise les Versaillais. C'est encore une fois Le Parisien qui a été à leur rencontre. Pour certains, l'expression est extrêmement dégradante.
"C'est lamentable et péjoratif. A quoi, ça rime ? Cela voudrait dire qu'on serait dépensier à Versailles et qu'on gâcherait l'énergie. C'est vraiment n'importe quoi", s'emporte une sexagénaire.
Pour d'autres, la philosophie et l'humour sont de rigueur.
"Je la trouve géniale, cette pub. Versailles, c'est le château, la famille royale, les paillettes… L'image de la ville n'est pas du tout écornée. Au contraire même", souligne un jeune homme, toujours rencontré par le quotidien francilien.
Du côté de Total, on tente de désamorcer la situation, en assurant que l'utilisation de la ville n'a aucun but injurieux.
"Cette expression est d'un usage courant et renvoie aux excès de la Cour de Louis XIV, notamment en matière d'éclairage et d'illuminations."