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Budget 2024: les entreprises redoutent de devoir mettre la main à la poche

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Entre endettement et transition climatique, le budget 2024 s'annonce particulièrement difficile à boucler. Plusieurs mesures fiscales sont dans les tuyaux et les entreprises pourraient bien devoir mettre la main à la poche. De quoi inquiéter les organisations patronales.

"La fiscalité écologique ne doit pas être l'alibi qui justifie tout", résume l'un des responsables de la CPME. Les organisations patronales dénoncent les mauvais signaux qui s'accumulent. Si rien n’est encore définitivement arbitré, beaucoup de mesures sont d'ores et déjà évoquées pour figurer dans le budget 2024 en préparation à Bercy.

Certaines relèvent de la fiscalité verte comme la fin progressive des avantages fiscaux pour le gazole non routier ou encore un alourdissement de la taxe sur les billets d’avion mais d’autres pistes seraient également sur la table. Le gouvernement envisage notamment d’augmenter le nombre de jours de carences pour compenser l’explosion des arrêts maladie.

Autre mesure encore susceptible d’alourdir la facture pour les entreprises: certains députés, y compris au sein de la majorité, réfléchissent à réduire les allègements de charges, au-delà de 2,5 Smic.

Les impôts de production, au coeur des inquiétudes

Enfin et surtout, la baisse de la CVAE, un impôt de production, prévue pour 2024, pourrait au moins en partie être reléguée à plus tard. C’est de loin la mesure qui inquiète le plus.

"Y renoncer serait grave, il en va de la compétitivité de la France", explique un responsable de la CPME.

Il y a quelques semaines déjà, le METI, le mouvement des entreprises intermédiaires, a lui aussi mis en garde le gouvernement. Ce report, dit-il, signerait l'affaiblissement durable d'un tissu productif français en rémission et mettrait gravement en péril l’objectif de réindustrialisation fixé comme priorité absolue par le chef de l’État".

Toutes les organisations patronales soulignent que les prélèvements obligatoires en France s'élèvent encore à 45% du PIB. "Les aides aux entreprises ne sont pas des cadeaux, elles ne font que corriger le tir", plaide un haut responsable patronal qui souligne :"plutôt que de chercher à faire des économies sur le dos des entreprises, le gouvernement ferait mieux de s'attaquer aux dépenses de l'État".

Caroline Morisseau