Aiman Ezzat (DG de CapGemini): "40 à 50% de nos ingénieurs seront en télétravail après la crise"

Capgemini - AFP
Dans les métiers de l'ingénierie et du conseil, il y aura bien un monde d'après. C'est ce qu'estime Aiman Ezzat, le directeur général de CapGemini, invité ce jeudi matin sur BFM Business.
La société de conseil et de services numériques qui a limité l'impact de la crise sanitaire en 2020, enregistrant un recul de son chiffre d'affaires de 3,2% à périmètre et taux de change constants (+12,2% en intégrant Altran racheté en 2019), a du complètement revoir la façon de travailler de ses ingénieurs et consultants.
Alors que ces derniers n'ont pas pu se déplacer l'année dernière, le recours au télétravail a été massif au sein de l'entreprise.
"Aujourd'hui nous sommes à plus de 90% depuis plus d'un an, estime Aiman Ezzat, et on a créé un modèle qu'on appelle le "New Normal", on pense qu'on va atterrir entre 40 et 50%. [...] De manière générale, le télétravail ça veut dire qu'un ingénieur assis à Toulouse peut travailler sur un projet en Allemagne ou un projet à Paris. Et nos clients sont en train de l'accepter."
De nouvelles façons de travailler qui permettront à l'entreprise de baisser ses coûts, mais pas dans de si grandes proportions que ça.
"Il y a un peu de réductions de coûts mais moins que ce qu'on pense, estime Aiman Ezzat. Elles sont liées à l'espace de travail mais il va falloir réinvestir dans l'espace personnel des collaborateurs chez eux. [...] On considère que c'est normal de pouvoir donner un espace de travail, une chaise, un écran de façon à ce que les gens travaillent dans de bonnes conditions s'ils sont en télétravail."
C'est surtout une revolution dans la manière de travailler voire de produire dans le monde que permettront ces nouvelles organisations interconnectées.
"Les gens se focalisent trop sur la réduction de coûts et pas suffisamment sur l'agilité que ça crée, nous notre entreprise c'est des talents et notre métier c'est de déployer de manière efficace ces talents, rappelle le DG de CapGemini. On réfléchit beaucoup plus par centres de compétences, aujourd'hui quand vous voulez déployer certaines compétences dans d'autres pays il faut reformer des gens dans d'autres pays [...] là il y aura certains centres de compétences par exemple aéronautiques basés à Toulouse qui vont servir le monde entier plutôt que d'avoir une duplication des compétences un peu partout."
