"À un moment de 2024": le gouverneur de la Banque de France en dit (un peu) plus sur la baisse des taux

Le gouverneur de la Banque de France Francois Villeroy de Galhau estime que les taux d'intérêt vont baisser en 2024. - Fabrice COFFRINI © 2019 AFP
Après 16 mois de hausse des taux, serait-il enfin temps d'amorcer la baisse alors que l'inflation reflue en Europe depuis plusieurs mois? Selon le gouverneur de la Banque de France invité ce mardi sur France Inter, ce moment viendra dans les prochains mois.
La Banque centrale européenne (BCE) devrait baisser ses taux "à un moment" en 2024 après les avoir laissés à un plateau, le temps de constater que ses précédentes hausses ont bien produit leurs effets sur l'inflation, a déclaré François Villeroy de Galhau.
"Ce que nous disons depuis octobre c'est que nous ne monterons plus les taux, rappelle le gouverneur de la Banque de France. Entre la montée et la baisse qui devrait avoir lieu à un moment de 2024 il y a un plateau. Il a fallu augmenter les taux d'intérêt pour soigner la maladie de l'inflation (...) [La baisse des taux] va aider aussi la reprise, c'est la même tendance aux Etats-Unis et ailleurs."
Alors que l'inflation commence à être juguler, la perspective d'une baisse des taux est une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat ainsi pour de nombreux secteurs comme ceux de l'immobilier et de la construction.
"Les salaires vont augmenter plus vite"
"Sur le pouvoir d'achat, à partir de maintenant les salaires vont augmenter plus vite que les prix, estime François Villeroy de Galhau. Nous étions à 7% d'inflation au début de l'année, c'était beaucoup trop. Notamment sur les produits alimentaires et sur l'énergie. Nous sommes redescendus à 3,5% nous devrions être à 2,5% l'an prochain et 2% en 2025, ça c'est bon pour le pouvoir d'achat."
La Banque de France qui a revu ses prévisions de croissance ce mardi estime que l'inflation et les taux élevés ont pesé sur l'activité mais se veut optimiste pour les années à venir.
"C'est un ralentissement incontestable mais ce n'est pas une récession. Notre économie traverse une navigation difficile depuis le Covid et l'invasion russe de l'Ukraine, rappelle le gouverneur. Nous sommes un peu plus confiant, le brouillard commence à se dissiper. Ce que nous voyons c'est un ralentissement en 2023. Mais une reprise en 2025 et 2026 car nous serons sortis de l'inflation."
Après une croissance de 0,8% cette année, l'activité devrait ensuite accélérer progressivement à 0,9% en 2024, puis 1,3% en 2025 et 1,6% en 2026, selon la Banque de France.
