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24 milliards de perdus en 2025: comment Bernard Arnault a dégringolé de la 1ère à la 9e fortune mondiale en un an

Le PDG de LVMH Bernard Arnault lors de l'assemblée générale du groupe le 17 avril 2025 à Paris.

Le PDG de LVMH Bernard Arnault lors de l'assemblée générale du groupe le 17 avril 2025 à Paris. - Thibaud MORITZ / AFP

Pénalisé par les difficultés du secteur du luxe, le patron de LVMH a vu sa fortune fondre de 24 milliards d'euros depuis le début de l'année selon le classement tenu par Bloomberg.

"LVMH, c'est un groupe familial géré avec un esprit d'entrepreneur qui vise le long terme. Donc les variations des Bourses et tout cela, on suit ça avec un certain détachement", assurait un Bernard Arnault flegmatique, le 21 mai dernier au Sénat. Et en effet, suivre le cours de son patrimoine de trop près risquerait de lui coller un sacré vertige.

Depuis le 1er janvier, sa fortune a été amputée de 24,1 milliards de dollars selon Bloomberg (-13,7%), soit la deuxième plus forte dégringolade derrière celle d'Elon Musk (-58,9 milliards de dollars). Le patron de Tesla reste toutefois la première fortune mondiale (374 milliards de dollars), devant Jeff Bezos (222 milliards) et Mark Zuckerberg (222 milliards également).

Bernard Arnault, lui, est désormais très loin du podium. Le PDG de LVMH, qui caracolait en tête du classement tenu par Bloomberg jusqu'en juin de l'année dernière, ne pointe plus qu'à la 9ème place, avec un patrimoine évalué à 152 milliards de dollars, ce lundi 26 mai. Très loin de son sommet historique de 231 milliards atteint en mars 2024.

Bernard Arnault pâtit des mauvais résultats de LVMH dont il détient 48% de parts via la Financière Agache. Le cours de l'action du groupe a baissé de 36% en un an et sa capitalisation est désormais inférieure à celle de son concurrent Hermès. Les difficultés ont commencé en juin dernier, avec la dissolution de l'Assemblée nationale. En une semaine, l'action LVMH dévissait de 7% et le patrimoine du natif de Roubaix fondait de 9 milliards de dollars.

La locomotive chinoise en panne

Surtout, LVMH est bousculé par les turbulences géopolitiques et économiques qui perturbent ses deux principaux marchés: la Chine et les États-Unis. La consommation de produits de luxe a nettement ralenti sur le marché chinois, qui a représenté 40% de la croissance du secteur ces dernières années. Et la demande peine à repartir, malgré les mesures de relance déployées par Pékin.

Cette atonie pèse sur les résultats de LVMH, en particulier ceux de la principale division du groupe - la "mode et maroquinerie" - dont les revenus ont baissé de 5% sur les trois premiers mois de l'année, pourtant marqués par le Nouvel An chinois.

L'incertitude Trump

LVMH ne peut guère compter sur les Etats-Unis pour compenser. La politique protectionniste de Donald Trump crée une forte incertitude alors qu'aucun accord n'a pour l'instant été trouvé entre l'UE et Washington.

Pour le moment suspendus, des droits de douane élevés pourraient finir par frapper les produits de LVMH, notamment les vins et spiritueux. Pour cette fililale en difficulté (-11% en 2024), le marché américain représente 34% des ventes.

Dans ce contexte, le géant du luxe envisage déjà de supprimer 1.000 à 1.200 postes chez Moët Hennessy, qui rassemble les marques de champagne, de vins et de spiritueux du groupe.

Bernard Arnault n'est pas le seul à tirer la langue. Les ennuis du secteur du luxe plombent également la fortune de François Pinault, amputée de 2,7 milliards de dollars depuis le début de l'année. Le fondateur de Kering pointe à la 115ème place du classement Bloomberg (18,9 milliards de dollars).

PL