Qu'est-ce que l'XRP, cette cryptomonnaie controversée dont le cours s'envole?

La cryptomonnaie XRP est de nouveau sur toutes les lèvres. À la mi-journée lundi, l'XRP gagnait 40% en un jour… et 90% en une semaine. La cryptomonnaie de Ripple est passée de la septième à la troisième place des cryptos les plus capitalisées du marché, juste derrière l'ether et le bitcoin, avec plus de 150 milliards de dollars au compteur. Alors pourquoi un tel engouement autour de l'XRP?
D'abord, la société Ripple devrait lancer, autour du 4 décembre, son propre stablecoin, le Ripple USD (RLUSD), qui rentrerait en concurrence avec les deux plus gros stablecoins du marché, l'USDT et l'USDC, selon Fox Business.
Cette hausse s'inscrit aussi dans un contexte de bouleversement à venir de l'administration américaine depuis l'élection de Donald Trump, qui profite au secteur crypto. En effet, Gary Gensler, actuel président de la Securities and Exchange Commission (SEC) -en guerre contre l'écosystème crypto et notamment contre l'XRP- quittera son poste le 20 janvier.
Nombreuses controverses
Malgré l'euphorie actuelle, cette cryptomonnaie fait l'objet de nombreuses controverses.
Pour rappel, l'XRP est la cryptomonnaie du réseau (de la blockchain) Ripple, lancée en 2012. Ripple facilite les paiements transfrontaliers des entreprises (principalement des banques) en les rendant plus rapides, moins chers et plus écologiques que d'autres blockchains, se targue Ripple sur son site. La société a fait beaucoup de bruit à son lancement, se présentant comme un concurrent du réseau interbancaire Swift, fondé en 1977, permettant à sa crypto de gagner en popularité.
Mais il faut distinguer la blockchain Ripple de l'XRP. Comme l'ont souhaité ses fondateurs, il existe aujourd'hui une quantité limitée de XRP sur le marché: 100 milliards de jetons. Actuellement, 57 milliards de XRP circulent sur le marché. Or, à ce jour, Ripple détient 38 milliards de dollars de XRP et émet un milliard de XRP sur le marché tous les premier jour de chaque mois. Cette pratique questionnne depuis plusieurs années, certains membres de la communauté crypto considérant qu'il s'agit d'une manipulation de marché.
"Pas d'autre but que la spéculation"
Ripple "est un réseau fortement centralisé, sous le contrôle de l’entreprise qui le gère. La création monétaire dépend intégralement du bien-vouloir de ses dirigeants", souligne Coinhouse sur son site.
XRP "n’a pas d’autre but que la spéculation, et n’est pas stable, ce qui est loin d’être idéal pour un moyen d’échange", peut-on lire.
C'est dans ce contexte de flou autour de l'utilisation de l'XRP par ses fondateurs qu'une affaire judiciaire oppose depuis décembre 2020 Ripple et le gendarme boursier américain. La SEC avait assigné en justice Ripple, lui reprochant d’avoir mené une offre de titres non enregistrés de 1,3 milliard de dollars avec sa cryptomonnaie native, l’XRP. En juillet 2023, la justice américaine avait tranché, estimant que l'XRP n'était pas une "security" et donc ne tombait pas sous le contrôle de la SEC. Mais il y a un mois, la SEC a créé un rebondissement, s'engageant de nouveau dans une bataille contre l'XRP.
"Cela reste une crypto qui n'est pas libre"
L'XRP a toutes les qualités d’une "security" dans un sens "où une entreprise privée émet ses propres jetons, manipule le cours et attribue les postes de dépense", glisse une source crypto à BFM Crypto.
"Il est difficile de ne pas voir dans la consolidation du 'bear market' (marché baissier, NDLR) une tentative de maintien d’un prix pour permettre à des acteurs bancaires traditionnels de se positionner. Cela reste une crypto qui n’est pas libre comme peuvent l’être Bitcoin ou Ethereum."
Ainsi, si des cas d'usage existent entre Ripple et des acteurs bancaires, la cryptomonnaie XRP fait aujourd'hui principalement le jeu des spéculateurs, amenant à la prudence.