Jusqu'à 30 milliards d'euros: la très chère facture de l'euro numérique pour les banques européennes

Des pièces de 1 euro - DAMIEN MEYER / AFP
La mise en place d'un euro numérique, gratuite pour les utilisateurs, pourrait en revanche coûter très cher aux banques européennes. C'est ce que révèle une étude de PwC réalisée auprès de 19 groupes bancaires et commandée par trois fédérations bancaires européennes, dont l'EBF (La Fédération bancaire de l'Union européenne)
Selon cette étude, les coûts d'adapation de ce panel de banques s'élèvent à plus de 2 milliards d'euros, avec un coût moyen de 110 millions d'euros par banque. En élargissant à l'ensemble des banques de la zone euro, l'étude pointe un coût de 18 milliards d'euros. Un montant qui grimpe jusqu'à 30 milliards d'euros si certaines caractéristique de l'euro numérique sont mise en place, à l'instar du paiement hors-ligne, des comptes multiples et du lien avec les opérateurs de paiements.
Plus précisément, 75% des coûts sont des adaptations techniques (comme la création d'applications bancaires, d'interfaces et infrastructures), 16% concernent des changements commerciaux (notamment les contrats avec les clients, le marketing) et les 9% restant sont sur la partie opérationnelle des banques, comme le reporting règlementaire.
La "capacité d'innovation des banques" limitée
Enfin, le coût humain est évalué, le panel sondé considèrant que "près de 46% des ressources ayant les compétences requises seraient immobilisées chaque année, ce qui limiterait considérablement la capacité d'innovation des banques", peut-on lire.
Pour rappel, après une phase de test de deux ans lancée en octobre 2023, la BCE indiquera en octobre 2025 le déploiement (ou non) de son euro numérique, prévue pour 2027. Depuis l'élection de Donald Trump, et sa volonté de développer des stablecoins américains, l'Europe s'inquiète d'un "risque monétaire" pour la zone euro...vantant le modèle de son euro numérique au lieu d'appeler à la création de stablecoins européens pour faire face à la concurrence.
L'euro numérique permettrait "d'utiliser dans la zone euro un mode de paiement numérique économique, sûr et fiable, basé sur une forme de monnaie publique acceptée partout, et qui viendrait compléter les solutions privées déjà existantes", selon un communiqué.