Statue de Jeanne d'Arc à Nice: la justice annule le contrat avec l'atelier de conception, l'oeuvre va devoir être démontée

La statue de Jeanne d'Arc à Nice - Christian Estrosi
Jeanne d'Arc bientôt déboulonnée à Nice? Pour faire construire une statue de la Pucelle d'Orléans à Nice d’une valeur de 170.000 euros, la mairie azuréenne avait choisi d'attribuer la confection à l'atelier Missor dans le cadre du "1% artistique", lui permettant de ne pas faire d’appel d’offres et de mise en concurrence.
Une méthode que le tribunal administratif a jugée, ce mardi 14 janvier, non conforme au règlement de l’attribution des marchés publics. "Le contrat conclu entre la Régie Parcs d’Azur et l’Atelier Missor pour la conception-réalisation d’une statue 'Jeanne d’Arc' est annulé", a indiqué le tribunal.
La statue contrainte d'être démontée
Pour la justice, la commande d’une sculpture sans appel d’offres était un "manquement commis par le pouvoir adjudicateur aux obligations de publicité et de mise en concurrence".
En conséquence de cette décision, l'œuvre installée à la fin d'année en 2024 devra être démontée, a indiqué la préfecture à BFM Nice Côte d'Azur tandis que le prestataire va devoir "rembourser les sommes versées".
"Un courrier préfectoral va être envoyé à la Régie Parcs d'Azur pour lui rappeler qu'elle doit exécuter le jugement sans délai", a souligné le préfet rappelant également que l'appel n'est pas suspensif.
Une attribution déjà critiquée par l’opposition
Le choix de l’atelier Missor sans un appel d’offres préalable avait déjà fait grincer des dents du côté de l’opposition azuréenne. La municipalité avait d’ailleurs à l’époque assumé son choix de se passer d’une mise en concurrence.
"Lancer un marché public sur une œuvre culturelle ou le moins-disant nous apporterait ce qu'il y a de plus moche, ce n'est pas ce qu'on voulait. On a choisi ce qui nous paraîtrait correspondre à l'illustration de Jeanne d'Arc", avait assuré Christian Estrosi au micro de BFM Nice Côte d'Azur.
Cette attribution n’était pas passée inaperçue du côté du préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, qui avait saisi la justice début février. La préfecture avait expliqué à Nice-Matin que le recours a été fait dans "le cadre du contrôle de légalité" et que "les services de l’État considèrent que ce contrat ne respecte pas les règles de la commande publique".
La justice avait néanmoins provisoirement donné raison à la mairie de Nice en rejetant la demande de suspension de passation du marché de la préfecture.
La régie Parcs d'Azur prend acte mais fait appel
Suite à cette nouvelle décision du tribunal administratif, la régie Parcs d'Azur a décidé de faire appel. "La Régie Parcs d'Azur est surprise par cette décision", a-t-elle indiqué via un communiqué.
L'établissement public a tenu à rappeler que le paiement de la statue avait été suspendu dès le 29 janvier dernier dans l'attente de l'ordonnance du juge des référés.
La statue avait été dévoilée en octobre dernier lors de l'inauguration du nouveau parking situé à quelques mètres de l’église Sainte Jeanne d’Arc.