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Nice: deux internautes condamnés pour des commentaires homophobes après une annonce de mariage

La balance de la justice.

La balance de la justice. - LOIC VENANCE / AFP

Le couple ciblé par les commentaires espère aujourd'hui que cette décision de justice permettra de lutter contre la banalisation de l'homophobie.

"L'homophobie n'est pas une opinion, c'est un délit", rappelait Aurélien en 2019. Ce jeudi, deux internautes ont été condamnés à une amende et des dommages et intérêts pour avoir laissé des commentaires homophobes ciblant Aurélien et son époux, après l'annonce de leur mariage il y a quatre ans, rapporte Nice-Matin.

En 2019, le quotidien avait publié dans sa rubrique "Les mariés du week-end" les photos de plusieurs couples, dont deux couples homosexuels. Ces derniers avaient été ciblés par des commentaires homophobes, en particulier sur les réseaux sociaux.

Lutter contre la banalisation de l'homophobie

Après la publication de ces commentaires, la rédaction de Nice-Matin avait fait part de son "écoeurement" et était allée jusqu'à rédiger un autre article affichant publiquement les noms des auteurs de ces commentaires haineux.

"L'injure est punie de 12.000 euros d’amende lorsqu’elle est proférée par des discours, cris ou menaces dans des lieux publics, mais aussi lorsqu’elle est diffusée par écrit, dessin ou image. Si le caractère homophobe ou transphobe est retenu, la peine encourue est portée à six mois d’emprisonnement et 22.500 euros d’amende", avait rappelé le quotidien.

De leur côté, Aurélien et son mari Vincent avaient décidé de déposer plainte, soutenus par les associations Stop Homophobie et Urgence Homophobie, mais également des élus locaux, comme Catherine Chavepeyre, alors chargée la Prévention de la délinquance et aide aux victimes à la mairie de Nice, et qui avait officié leur mariage.

Satisfait du jugement rendu ce jeudi par le tribunal de Paris, le couple espère que cela permettra de lutter contre "la banalisation de l'homophobie", rappelant que cette dernière engendre une grande souffrance pour les personnes visées, menant parfois au suicide, comme cela a été le cas pour le jeune Lucas, dans les Vosges.

Le garçon de 13 ans, victime de harcèlement scolaire sur fond d'homophobie, s'est suicidé en janvier dernier. Quatre de ses anciens camarades seront jugés pour "harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide".

Laurène Rocheteau