Nice: d'importantes saisies réalisées dans une opération anti-stupéfiants aux Moulins, 14 personnes interpellées

Drogue, armes, véhicules, brouilleurs: les policiers ont mis la main cette semaine sur un important stock de matériel, utilisé autour d'un point de deal majeur de l'agglomération.

L'inventaire est colossal: 186 kg de résine de cannabis, 9 kg d'herbe, 900 grammes de cocaïne. Mais également 125.815 euros, quatre pistolets semi-automatiques, deux montres de luxe, 14 véhicules - dont deux de grosse cylindrée -, des balises, du matériel de conditionnement de stupéfiants et enfin des brouilles d'ondes.

C'est ce qu'ont saisi les services de police judiciaire de Nice et les autorités italiennes à l'issue de l'arrestation de 14 personnes les 13 et 14 novembre derniers, relate Damien Martinelli, le procureur de la République de Nice, ce vendredi 17 novembre.

Menée sur commission rogatoire d'un juge d'instruction, cette opération s'inscrit dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 5 janvier 2023 des chefs de "trafic de produits stupéfiants, blanchiment aggravé, participation à une association de malfaiteurs et réalisation en bande organisée d'opérations de jeux d'argent et de hasard prohibés".

Son objectif, selon le parquet: "démanteler la structure criminelle gérant le point de vente de stupéfiants dit de 'la laverie' dans le quartier des Moulins", à Nice. Ce dernier est présenté "comme l'un des points de trafic les plus importants de l'agglomération niçoise, avec un chiffre d'affaires journalier estimé entre 15.000 et 20.000 euros".

D'après la préfecture des Alpes-Maritimes, ce lieu disparaîtra prochainement dans le cadre de la rénovation urbaine programmée dans le quartier des Moulins. Une destruction validée par la métropole Nice-Côte d'Azur.

Un lien avec les coups de feu entendus le 14 novembre?

Parmi les suspects interpellés les 13 et 14 novembre, onze ont été déférés. La quasi-totalité, rapporte le ministère public, a fait l'objet d'une réquisition de placement en détention provisoire.

Les trois autres individus sont actuellement aux mains des policiers transalpins. Ils "font l'objet de mandats d'arrêt européens et leur remise est sollicitée auprès des autorités italiennes".

Selon le procureur de la République de Nice, cette intervention de police pourrait être de nature à "provoquer des volontés de reprise du contrôle de ce point de vente de stupéfiants". Et serait donc "possiblement" la cause des coups de feu entendus vers 9h30, le 14 novembre, dans le quartier des Moulins.

Une nouvelle enquête ouverte

Le recours à une ou plusieurs armes à feu ce matin-là a découlé sur une nouvelle opération de police. Six suspects ont été identifiés par les forces de l'ordre puis interpellés, tandis qu'un fusil d'assaut de type kalachnikov et "quatre étuis de calibre 7,62 mm correspondant à ce type d’arme" ont été remis à la justice.

Une nouvelle enquête a dès lors été ouverte des chefs de "tentative de meurtre en bande organisée et participation à une association de malfaiteur en vue de commettre un crime". Le service de police judiciaire de Nice a été chargé de conduire les investigations.

Cinq des six suspects -quatre mineurs et un majeur- sont toujours en garde à vue ce vendredi 17 novembre au soir. Ils doivent être déférés au cours de la matinée prochaine, mais sont d'ores et déjà concernés par des réquisitions de placement en détention provisoire.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions