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Législatives: Renaud Muselier appelle à faire barrage aux "extrêmes"

Renaud Muselier, à Marseille le 27 juin 2023.

Renaud Muselier, à Marseille le 27 juin 2023. - LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

S'il estime que "le temps des consignes de votes partisanes" est révolu, Renaud Muselier lance: "pas une seule voix pour les extrêmes, à commencer par le Rassemblement national".

"Pas une seule voix pour les extrêmes, à commencer par le Rassemblement national." C'est l'appel lancé par Renaud Muselier à deux jours des élections législatives à l'issue desquelles l'extrême droite est donnée en tête, obtenant une majorité relative à l'Assemblée nationale dans les derniers sondages.

Dans un entretien publié ce jeudi 4 juillet dans Nice-Matin, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur rejette "le temps des consignes de vote partisanes" qu'il estime "révolu" et dit vouloir aider à la "réflexion".

"Toute mon histoire personnelle et familiale, toutes mes convictions et ma conscience, l’histoire même de notre pays, me conduisent à refuser le RN", avance Renaud Muselier, se revendiquant du gaullisme lorsque là où les membres du parti d'extrême droite sont, selon lui, "les enfants de Laval et Pétain".

"La logique du tri sélectif s’impose à gauche"

Le président de région a quitté Les Républicains en 2021, évoquant une "dérive vers l'extrême droite", et rejoint officiellement le parti présidentiel Renaissance en 2022. Il évoque à cette occasion l'alliance avec RN de son ancien camarade chez LR, le président contesté Éric Ciotti.

"Qu’il le fasse à titre personnel est une chose. Qu’il embarque toute une famille politique sans en parler à personne en est une autre. (...) Pas sûr qu’en recrutant Ciotti les dirigeants du RN aient tiré le gros lot. Ils s’en apercevront vite. Car à chaque fois qu’Éric Ciotti trahit, il rejoint quelqu’un qui perd", fustige-t-il.

Sur la question des candidats du Nouveau Front populaire à soutenir ou pas, l'élu Renaissance estime que "dimanche, la logique du tri sélectif s’impose à gauche, autour de principes clairs".

"Pas une voix pour ceux qui battent la laïcité en brèche, ni pour les militants du communautarisme, pas une voix pour les antisémites et les VRP du Hamas, pas une voix pour ceux qui, par amateurisme ou idéologie, s’opposent au progrès de nos territoires", développe-t-il.

Inquiétude pour les projets régionaux

Au-delà des enjeux nationaux, Renaud Muselier s'inquiète des conséquences d'une potentielle arrivée au pouvoir du RN dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qu'il dirige. "Tout ce qui est validé, financé et planifié entre l'État et la région peut disparaître demain pour notre territoire si on fait ce saut dans le vide en mettant le RN au pouvoir", explique-t-il.

"À l’échelle de la région, j’ai sorti ma calculatrice, cela représente 28 milliards de crédits", précise le président du conseil régional, citant notamment "la ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur, la ligne très haute tension pour alimenter la zone industrielle de Fos-Berre" ou encore les Jeux olympiques d’hiver "attendus par les Alpes du Sud depuis un siècle".

Glenn Gillet